Le pire est à venir, selon l’OCDE

Publié le 03/03/2009 à 00:00

Le pire est à venir, selon l’OCDE

Publié le 03/03/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

Pour appuyer ses propos, M. Schmidt-Hebbel considère les nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI) comme en deça de la vérité. «Ce sera une récession bien plus profonde et plus longue que ce que prévoyait le FMI en janvier, à tous les niveaux», soutient-il.

Le 28 janvier, le FMI avait réduit sa prévision de croissance mondiale à 0,5% pour 2009, au lieu des 2,2% prévus en novembre dernier. Pour les seules économies avancées, le FMI table désormais sur une contraction de 2%.

En plein dans le pic de la crise

En novembre, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoyait déjà une contraction de 0,4% de la production cumulée de ses 30 Etats membres, à savoir la plupart des pays industrialisés auxquels s’ajoutent une poignée d’autres comme la Corée du Sud, le Mexique et la Turquie.

«Les économies de l'OCDE performeront nettement moins bien que l'économie mondiale, car certains pays émergents comme l'Inde et la Chine réussiront à conserver une croissance légèrement positive en 2009», considère l'économiste.

Le premier trimestre de 2009 devrait représenter le pic de la crise, selon M. Schmidt-Hebbel.

Vers de nouvelles baisses de taux directeurs

Comment redresser la barre? «Nous nous attendons à de nouvelles baisses de taux importantes de différentes banques centrales. Des taux très bas sont absolument justifiés par les perspectives d'inflation et d'activité sur les deux prochaines années», explique l'économiste de l'OCDE.

La Banque du Canada vient d’ailleurs tout juste de baisser son taux directeur d’un demi-point, à 0,5%. Aux Etats-Unis, le trimestre écoulé a été le plus mauvais depuis 26 ans, ce qui a amené la Réserve fédérale à ramener ses taux près de zéro.

Quatre mesures pour sortir de la crise

Ainsi, un ensemble de mesures soigneusement mises en œuvre peut non seulement stimuler la demande à court terme, pour atténuer l’impact de la récession, mais aussi dynamiser la croissance économique à long terme. Ce «double dividende» est réalisable si l’on agit dans un certain nombre de domaines, selon l’expert de l’OCDE.

Il faut en particulier :

> Mettre en place des projets d’infrastructure pouvant démarrer rapidement ou améliorer la qualité des structures existantes, en particulier dans l’éducation;

> Augmenter les dépenses pour la formation afin que les travailleurs puissent acquérir les compétences qui seront indispensables à mesure que la situation s’améliorera sur le marché du travail;

> Alléger l’impôt sur les revenus du travail, en particulier dans le cas des bas salaires. Cela donnera un coup de fouet à la consommation et ouvrira des perspectives d’emploi plus favorables à long terme;

> Réformer les réglementations anticoncurrentielles sur les marchés de produits. Il est nécessaire de réduire les obstacles à l’entrée des entreprises sur de nouveaux marchés pour créer davantage de produits et d’entreprises et stimuler ainsi la demande. À long terme, une plus vive concurrence sera bénéfique pour la productivité et le niveau de vie.

Avec Reuters. 

EN SAVOIR PLUS :

Dossier spécial de l'OCDE - Agir face à la crise économique et financière

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