Trois syndicats d'Air Canada ont soutenu lundi leur opposition commune à un régime de retraite à cotisations déterminées pour les nouveaux employés dans le cadre des présentes négociations.
Les TCA, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) ont publié une déclaration commune dans laquelle ils se disent déterminés à maintenir le "modèle actuel" du régime de retraite.
Ils en font une "priorité centrale" des négociations.
Les régimes à prestations déterminées sont conçus pour offrir aux retraités un revenu anticipé, mais ils exposent l'employeur à des coûts additionnels si les actifs du fonds ne sont pas suffisants.
Avec un régime à cotisations déterminées, la contribution de l'employeur est limitée à un montant négocié et les versements aux retraités dépendent du rendement des investissements.
Les syndicats ont souligné l'acceptation par les travailleurs d'un report de cotisations « considérables » au régime de retraite à la suite de la crise financière mondiale de 2008-2009.
Faisant valoir le « rétablissement » en cours de l'économie et des résultats financiers d'Air Canada, ils estiment que le régime de retraite à prestations déterminées d'Air Canada est « viable », pourvu qu'il soit financé adéquatement.
Les porte-parole syndicaux soutiennent que les hauts dirigeants d'Air Canada continuent de recevoir des crédits « extrêmement généreux » pour leur régime de retraite à prestations déterminées.
Les TCA, qui représentent 3800 employés d'Air Canada, ont voté la semaine dernière en faveur du déclenchement d'une grève si les négociations avec le transporteur n'aboutissent pas à un accord « juste et équitable » d'ici le 13 juin à minuit. Plus de 98 pour cent des membres ont voté en faveur du mandat de grève.
Le SCFP représente 6800 agents de bord d'Air Canada, tandis que l'AIMTA représente plus de 11 000 mécaniciens, préposés aux bagages, agents de fret, employés responsables de l'ordonnancement, employés d'entrepôt et employés de bureau.
Air Canada a soutenu lundi que le déficit des régimes de retraite de la société s'établissait à 2,1 milliards $, le 1er janvier, soit 600 millions $ de moins qu'à pareille date un an plus tôt, d'après des estimations préliminaires.
Le transporteur a toutefois ajouté dans un courriel qu'il juge ce déficit « insoutenable », estimant qu'il compromet la viabilité de la société et la retraite de tous les employés.
En 2010, le transporteur dit avoir déboursé 180 millions $ au titre de ses régimes de retraite canadiens. Notant la fin du moratoire sur les cotisations en décembre dernier, Air Canada prévoit devoir débourser 320 millions $ cette année si le déficit actuel demeure inchangé.
Air Canada affirme avoir discuté d'un « certain nombre de possibilités dans le cadre des négociations collectives afin de préserver les prestations de retraite des employés actuels ».
Ne voulant pas discuter des détails des négociations en cours, la porte-parole Isabelle Arthur a affirmé que le dialogue avec les différents syndicats est « constructif ».
Air Canada avait été contrainte de se mettre sous la protection des créanciers d'avril 2003 à septembre 2004, principalement en raison des coûts du déficit du régime.
Durant les 18 mois de restructuration, les syndicats d'Air Canada ont accepté bon nombre de concessions équivalant à des millions de dollars en économies.
Air Canada est le 15e transporteur en importance au monde, desservant 33 millions de clients annuellement.
