Analyse : Garda World représente un pari risqué

Publié le 16/05/2009 à 00:00

Analyse : Garda World représente un pari risqué

Publié le 16/05/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Le spécialiste de la sécurité physique et du transport de valeurs est contraint de vendre des éléments d'actif pour satisfaire ses créanciers.

Ses frais d'intérêts seront encore équivalents à 60 % de son bénéfice d'exploitation et sa dette équivaudra à 4,7 fois celui-ci, même si Garda vend comme prévu ses activités américaines et mexicaines de sécurité physique, note Martin Landry, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Les intérêts sur sa dette de 638 millions de dollars (M$) lui coûteront 70 M$ pendant l'exercice 2010 ouvert le 1er février, juge Jelena Neylan, de Valeurs mobilières GMP.

C'est pourquoi tous les analystes apposent la cote « spéculatif » sur le titre de Garda, malgré des résultats annuels encourageants et la possibilité d'un retour à la rentabilité dès l'exercice en cours.

Mme Neylan, l'analyste la plus optimiste, admet que « l'entreprise a une très mince marge de manoeuvre financière, même si elle respecte les conditions minimales de son financement bancaire ».

Mme Neylan recommande l'achat du titre, qui pourrait encore s'apprécier de 19 % d'ici 12 mois, à 4,50 $.

Un rebond rapide

Le pari est d'autant plus risqué que l'action de Garda a déjà explosé de 195 % en trois mois.

Son titre avait plongé jusqu'à 0,57 $ le 22 décembre, alors que les financiers doutaient de la survie de l'ancienne machine à acquisitions.

Depuis, Garda a prolongé deux contrats clés d'une valeur totale de 500 M$ avec l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien et le Mouvement Desjardins.

Les investisseurs ont perçu le renouvellement des deux contrats comme un signe de confiance de ces clients à l'égard de la viabilité de Garda, explique Serge Leclerc, président de Sipar et bailleur de fonds de Garda à ses débuts.

Retour des bénéfices

Garda a aussi annoncé qu'elle discute avec des acheteurs potentiels pour la vente de la plupart de ses activités de sécurité physique aux États-Unis et au Mexique.

Leur vente permettrait à Garda de redevenir rentable dès l'exercice en cours. Martin Landry prévoit que le bénéfice par action atteindra 0,08 $, tandis que Hughes Bourgeois, analyste à la Financière Banque Nationale, est beaucoup plus optimiste, avec une prévision de 0,48 $.

Les activités mises en vente faisaient partie de Vance International, une entreprise prestigieuse que Garda a achetée pour 67,3 M$ US en 2006. La vente de ces filiales marquerait le retrait de Garda des services d'agents de sécurité aux ÉtatsUnis. Garda conserverait les services-conseils en gestion du risque de Vance International aux États-Unis et à l'étranger.

Garda pourrait aussi vendre sa flotte de 170 avions de transport de valeurs exploitée par sa filiale Ameriflight, si elle obtenait un prix adéquat. Ameriflight vaut entre 80 et 90 M$, estime M. Bourgeois.

Les conditions de crédit de Garda deviendront plus contraignantes en octobre prochain. Sa dette ne devra pas dépasser 4,5 fois son bénéfice d'exploitation, alors que l'exigence actuelle des prêteurs est 5,5 fois, précise Anthony Zicha, de Scotia Capitaux, qui déconseille l'achat du titre.

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