Les deux principaux joueurs du milieu bancaire québécois, Desjardins et la Banque Nationale, sont membres de Finance Montréal, un organisme créé pour relancer le secteur financier de la métropole, mais aussi d'Alpha Group, une plateforme alternative de négociation.
Or, Alpha Group veut concurrencer Bourse de Montréal dans les produits dérivés. Malaise, car l'industrie des dérivés standardisés - le négoce, la compensation et la conception de produits - est centrale dans la stratégie de Finance Montréal. Son président Jean Houde semble toutefois serein. " Montréal a une longueur d'avance dans les dérivés. De plus, développer une plateforme de négociation nécessite de gros investissements. "
Selon plusieurs observateurs, les membres d'Alpha Group et leurs clients jugent que les coûts transactionnels de la Bourse de Montréal, qui a un monopole, sont trop élevés.
La Bourse de Toronto a souffert de la concurrence d'Alpha. Depuis le lancement de sa plateforme de négociation d'actions en 2009, Alpha s'est emparé de près de 20 % du marché canadien grâce à des coûts concurrentiels.
La Nationale n'a pas voulu commenter. Chez Desjardins, Sylvain Séguin, chef de la conformité, dit qu'Alpha n'érodera pas la présence de Montréal dans les dérivés. " Plus il y a de gens qui font des dérivés, plus ce sera salutaire pour Montréal. " Même son de cloche du côté de Michel Nadeau, ancien numéro deux de la Caisse de dépôt et placement du Québec : " Il vaut mieux créer notre propre concurrence que de voir d'autres venir la créer. "
