Québec est toujours opposé au projet pancanadien des valeurs mobilières

Publié le 11/01/2016 à 15:51

Québec est toujours opposé au projet pancanadien des valeurs mobilières

Publié le 11/01/2016 à 15:51

Par La Presse Canadienne

Carlos Leitao demeure fermement opposé au projet du fédéral. (Photo: PLQ)

Le projet de commission pancanadienne des valeurs mobilières que souhaite relancer le gouvernement Trudeau ne fera pas changer d'avis le gouvernement Couillard, qui y demeure fortement opposé.

De passage lundi devant la Chambre de commerce de Halifax, en Nouvelle-Écosse, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a confirmé qu'Ottawa désirait poursuivre le travail effectué par le gouvernement conservateur précédent depuis 2011.

Il a toutefois expliqué que son gouvernement allait respecter la volonté des provinces refusant d'adhérer au projet fédéral.

Malgré le changement de gouvernement à Ottawa, le Québec demeure «fortement en désaccord» vis-à-vis ce projet, a indiqué le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, par l'entremise de son attachée de presse, Nathalie Roberge.

«Il existe déjà un système coopératif pour l'encadrement des valeurs mobilières, a-t-elle dit au cours d'un entretien. Il fonctionne bien. On ne voit pas pourquoi il faudrait le changer.»

En novembre dernier, lors d'un événement organisé par l'Autorité des marchés financiers (AMF), M. Leitao avait pourtant fait preuve d'optimisme, disant s'attendre à une plus grande ouverture de la part de son homologue fédéral, Bill Morneau.

Mme Roberge n'a pas voulu dire si M. Leitao était déçu, affirmant qu'elle ne commentait pas les «états d'âmes». Elle a ajouté que les représentations auprès d'Ottawa allaient se poursuivre.

En juillet dernier, le Québec avait demandé à la Cour d'appel de se pencher sur la constitutionnalité du projet conservateur de commission pancanadienne des valeurs mobilières. 

Préalablement, la Cour suprême avait, en 2011, tranché en faveur du Québec et de l'Alberta, qui contestaient les ambitions d'Ottawa. Dans un avis unanime, elle reconnaissait que le projet de loi fédéral était une intrusion dans le champ de compétence des provinces.

Le plus haut tribunal du pays avait néanmoins reconnu que rien n'empêchait le fédéral et les provinces d'«exercer harmonieusement leurs pouvoirs respectifs» dans le domaine des valeurs mobilières. 

Ottawa était ainsi revenu à la charge afin de créer une autorité canadienne des valeurs mobilières à laquelle les provinces seraient libres d'adhérer. Déjà, au moins quatre provinces qui représentent 55% de la valeur du marché des capitaux au pays ont adhéré au projet, dont l'Ontario et la Colombie-Britannique.

Pour sa part, l'AMF, qui milite également contre le projet canadien d'encadrement des valeurs mobilières, n'a pas caché sa déception à l'égard des intentions du ministre Morneau.

«Nous avions bon espoir que ce nouveau gouvernement, qui dit vouloir se démarquer du gouvernement précédent, prenne le temps de s'asseoir pour d'abord examiner en profondeur ce qui est actuellement en place», a souligné son porte-parole, Sylvain Théberge.

De son côté, le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau, ne s'est guère montré surpris, affirmant que le projet faisait partie de l'«ADN du Canada», qui souhaite toujours centraliser davantage vers Ottawa.

«Plus ça change plus c'est pareil, a-t-il déploré. Je suis déçu, parce que l'on aurait tous souhaité que cette mauvaise idée fédérale soit abandonnée, mais je ne suis pas surpris.»

À la Coalition avenir Québec, on a reproché au gouvernement Couillard de réagir de façon «mollassonne» dans ce dossier afin de ne pas déplaire au premier ministre Justin Trudeau. Son porte-parole en finances publiques, François Bonnardel, a exhorté M. Leitao à présenter un plan de match pour empêcher l'aboutissement du projet de régulateur fédéral des valeurs mobilières.

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