Le tiers du Fonds des générations offre trop peu de rendement

Publié le 25/05/2010 à 10:37

Le tiers du Fonds des générations offre trop peu de rendement

Publié le 25/05/2010 à 10:37

Par Mathieu Lavallée

Photo: lesaffaires.com

Le tiers du Fonds des générations n’offre pas assez de rendement selon certains experts consultés par lesaffaires.com. Ces derniers critiquent l’utilité de cet argent mis de côté et investi afin d’accélérer le remboursement de la dette du Québec.

Selon ce qu’a constaté lesaffaires.com, plus du tiers (36 %) du Fonds des générations est investi par la Caisse de dépôt et placement dans des obligations, un outil financier que le gouvernement de la province utilise pour se financer. Sauf que ce type de placement rapporte approximativement autant d’argent que ce qu’il en coûte à Québec pour emprunter.

Le taux d’intérêt d’un titre obligataire correspond à ce qu’une organisation paie pour s’endetter, et ce taux varie d’un émetteur à l’autre. Par exemple, une obligation émise par une compagnie va généralement rapporter un taux d’intérêt plus élevé qu’une obligation émise par Québec, alors que celles émises par le gouvernement fédéral ont généralement un taux plus faible.

Même si la Caisse fait de la gestion active pour obtenir un meilleur rendement que celui inscrit sur les obligations, les gains obtenus ces dernières années restent minces, en comparaison du coût des nouveaux emprunts effectués par Québec.

Pour les cinq dernières années, le portefeuille d’obligations de la Caisse a obtenu un rendement de 5,1 %, selon le rapport annuel de la société d’État pour l’année 2009. Mais depuis 2007, les coûts des nouveaux emprunts de l’État québécois représentaient entre 4,2 et 4,8 % de ces emprunts, selon le budget que le ministre des Finances Raymond Bachand a déposé fin mars.

Globalement, le Fonds des générations obtient un rendement plus élevé. En 2007-2008, le fonds avait connu une croissance de 5,6 %, et le rendement pour  2009-2010 a été de 11,3 %. Par contre, en 2008-2009, il s’était dégonflé de 22,4 %, subissant la tempête financière qui a fait vaciller l’économie mondiale.

Un investissement justifiable

Certains spécialistes de la finance voient quand même une certaine logique à ce que la Caisse de dépôt et placement investisse une partie du Fonds des générations dans des obligations.

C’est le cas de Marc Rouleau, vice-président, titres à revenus fixes pour Investissements Standard Life, qui questionne quand même la part des investissements consacrée à ce type de placement.

« Si on parle de la proportion du fonds investie dans ces placements, il y a matière à débat », a-t-il concédé en entrevue.

« Mais depuis deux ans, les rendements du côté de la Bourse n’ont pas été très intéressants », observe M. Rouleau pour justifier ces investissements.

Du côté de la Caisse de dépôt, on a préféré laisser au gouvernement le soin d’expliquer la situation.

Il n’a pas été possible d’obtenir une entrevue avec le ministre des Finances à ce sujet.

Avec la collaboration d’André Dubuc.

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