Fonds des générations: des experts sceptiques reviennent à la charge

Publié le 25/05/2010 à 10:31

Fonds des générations: des experts sceptiques reviennent à la charge

Publié le 25/05/2010 à 10:31

Par Mathieu Lavallée

C'est la Caisse de dépôt et placement du Québec qui gère les actifs du Fonds des générations. Photo : lesaffaires.com

Des experts de la finance au Québec reviennent à la charge contre le Fonds des générations mais cette fois-ci, ils s’en prennent à certains des placements effectués par la Caisse de dépôt et placement du Québec, selon ce qu’a appris lesaffaires.com.

Alors que l’objectif du Fonds des générations est d’accélérer le remboursement de la dette du gouvernement du Québec, le tiers des investissements ne rapporte guère plus que ce qu’il en coûte à Québec pour emprunter, selon ces spécialistes.

Créé en juin 2006, le Fonds des générations vise à mettre des liquidités de côté et à les placer dans différents produits financiers pour les faire fructifier et rembourser plus rapidement la dette de la province.

Le professeur d’économie à l’Université de Sherbrooke Marcelin Joanis a toujours critiqué l’utilité du Fonds des générations. Et malgré le fait que le fonds obtient un bon rendement dans l’ensemble, il remet en question le fait qu’une partie de cet argent soit placé dans des obligations.

Selon lui, cette partie du fonds pourrait aller directement au remboursement de la dette. « Ça vaudrait la peine d'être analysé comme une solution à mi-chemin entre la situation actuelle et le remboursement direct de la dette avec des revenus dédiés », a-t-il affirmé.

De plus, M. Joanis craint depuis le début qu’on veuille utiliser cet argent pour autre chose que le remboursement de la dette lorsque le magot deviendra assez important. « Il y a un risque politique », a-t-il commenté en entrevue.

Selon le dernier budget déposé en mars dernier, plus du tiers (36 %) des liquidités du Fonds des générations est investi dans des obligations, un instrument financier que Québec utilise pour ses propres emprunts. Autrement dit, cette partie des placements offre un rendement qui correspond environ à ce que le gouvernement paie pour s’endetter.

D’autres vont même jusqu’à dire qu’en principe, il ne devrait y avoir aucun avantage au Fonds des générations. C’est le cas de Jean-Luc Landry, fondateur de la société de gestionnaires de portefeuille Landry Morin, qui favorise un remboursement pur et simple de la dette.

« Lorsqu’un gouvernement représente un risque moindre, ses coûts d’emprunts vont diminuer parce que le marché va s’apercevoir qu’il y a moins de risques », a lancé M. Landry. Mais selon lui, l’effet du Fonds des générations est nul à l’heure actuelle.

C’est qu’en prenant davantage de risques avec l’argent du gouvernement dédié au remboursement de sa dette, on augmente le risque que représente Québec aux yeux des marchés. Et lorsqu’il y a plus de risques, il en coûte aussi plus cher pour emprunter, de conclure M. Landry.

Avec la collaboration d’André Dubuc.

>>> Lisez aussi: Fonds des générations : le tiers des investissements offre peu de rendement 

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