Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

Le dealmaker

Publié le 01/02/1999 à 15:57, mis à jour le 02/04/2012 à 15:58

L'épisode Caisse de dépôt et placement

Guy Savard n'est pas un néophyte en matière de grandes institutions publiques. Avant d'arriver à la Caisse, il siégeait déjà comme vice-président du conseil de la SDI depuis cinq ans. Sa nomination comme chef de l'exploitation fait cependant sourciller. «C'était l'époque de l'échec du Lac Meech, et l'opposition voyait en lui l'homme politique au lieu de l'expert», rappelle John Parisella, alors directeur général du Parti Libéral et aujourd'hui vice-président chez BCP Publicis. «Il avait pourtant tout à fait le profil de l'emploi. Sa nouvelle carrière le prouve d'ailleurs avec éloquence.» Autre ennui, la présidence est désormais bicéphale, puisque Jean-Claude Delorme occupe, lui, le fauteuil de président et chef de la direction. Cependant, la formule imaginée par Robert Bourassa a des ratés. Sur ses années à la Caisse et sur les relations diffici- les avec Jean-Claude Delorme, Guy Savard demeure discret. «Je vais garder cela pour mon livre. Ce sera une longue histoire.»

Richard Lesage, aujourd'hui premier vice-président et chef des placements pour la Société de gestion des placements du Nouveau-Brunswick, était quant à lui directeur des études économiques à la Caisse. «Guy Savard a toujours soutenu les gestionnaires de portefeuille, s'intéressant à tout, notamment aux nouvelles méthodes théoriques qu'il voulait voir mises en application. Croyez-moi, son impact a été réel, ne serait-ce qu'au regard de la gestion du risque dans les placements», dit-il. «C'est vrai que la Caisse est aujourd'hui une des meilleures en ce qui a trait à la gestion du risque, confirme l'ancien président. On l'avait commencée, et elle se poursuit. Je suis très fier de cet héritage. C'est l'avenir de l'industrie.»

François Beaudoin, président de la Banque de développement du Canada, lui attribue aussi le mérite d'avoir ouvert la Caisse de dépôt et placement aux réalités des PME et du capital de risque, «ce qui a également contribué à la rapprocher de la BDC, puisque tel est notre mandat. Ce travail s'est poursuivi chez Midland et chez nous, puisqu'il siège toujours à notre conseil, précisément du fait de son intérêt pour les PME».

Pour le reste, n'allez pas chercher des paroles acrimonieuses et un esprit revanchard chez Guy Savard. Au contraire. Il n'a que de bons mots pour la Caisse... d'autant plus qu'ils brassent et brasseront des affaires ensemble. «Nous disposons là d'une formidable institution qui permet au Québec de parler fort et d'occuper une place stratégique sur la scène financière internationale.» Quant à sa mise au rancart par le gouvernement de Jacques Parizeau, en 1995, il se fait philosophe. «C'est dans la nature des choses. Ce que l'État veut, Dieu le veut!»

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