Investissement Québec ne prévoit pas d'autres mauvaises surprises du genre BCIA

Publié le 09/06/2010 à 13:21

Investissement Québec ne prévoit pas d'autres mauvaises surprises du genre BCIA

Publié le 09/06/2010 à 13:21

Par La Presse Canadienne

Même si Investissement Québec (IQ) a multiplié les prêts et les garanties de prêts aux entreprises en difficulté au cours des derniers mois, son président et chef de la direction, Jacques Daoust, ne s'attend pas à un bond des pertes financières.

Le cas du Bureau canadien d'investigations et d'ajustements (BCIA), une agence de sécurité en faillite, en est un d'exception, a assuré mercredi M. Daoust en entrevue à La Presse Canadienne.

«Je n'ai jamais vu ça une compagnie qui se détériore vite de même, a-t-il lancé. (...) C'était un dossier bien monté.»

En novembre dernier, Investissement Québec a garanti un prêt de 1,3 million $ accordé par le Mouvement Desjardins à BCIA. Cela s'ajoutait à des prêts totalisant 4 millions $ consentis à la compagnie par les Fonds d'intervention économique régionaux (FIER), gérés par la société d'État.

Le grand patron d'Investissement Québec ne comprend toujours pas ce qui s'est passé dans ce dossier. «Ce n'est pas pour rien qu'on demande à des juricomptables d'examiner ça, a-t-il déclaré. Moi aussi, je veux savoir ce qui est arrivé. Pour moi, ce n'est pas la norme.»

Jacques Daoust n'entend donc pas réviser ses règles dans la foulée de l'affaire BCIA, qui a causé la chute du ministre Tony Tomassi. «Ce n'est pas nécessaire», a-t-il soutenu.

La garantie de prêt de 1,3 million $ octroyée à BCIA s'inscrivait dans le cadre du programme Renfort, mis en place par Québec pour aider les entreprises à passer à travers la récession et doté d'une enveloppe de 2 milliards $.

«Je n'ai pas plus de défaillances dans Renfort que dans les autres programmes, a insisté M. Daoust. Et pour une bonne raison: on fait les mêmes analyses de crédit (que pour les programmes traditionnels). On n'a pas deux sortes de crédit.»

Le dirigeant a néanmoins rappelé que la société d'État se spécialisait dans les prêts et les garanties de prêts plus risqués, qui rebutent les autres institutions financières. «Habituellement, quand (les entreprises) viennent nous voir, leurs banques leur ont dit 'je ne te prête plus, va donc voir Investissement Québec'.»

Rapport annuel

Au cours de l'exercice qui a pris fin le 31 mars, IQ a inscrit des radiations totalisant 90,6 millions $ à ses états financiers, contre tout juste 28,1 millions $ l'année précédente, apprend-on dans le rapport annuel, publié mercredi.

Le montant des provisions pour pertes a aussi augmenté, passant de 690 millions $ l'an dernier (soit 17,4 pour cent du solde brut du portefeuille d'interventions financières) à 820 millions $ (20,1 pour cent) en 2009-10.

La société d'État explique le bond des radiations par les difficultés associées à cinq dossiers majeurs, d'une valeur totale de 68 millions $. Quant à la hausse des provisions pour pertes, elle suit en partie la croissance du volume d'interventions.

IQ a terminé l'exercice avec un bénéfice net de 26,5 millions $, comparativement à 30,7 millions $ en 2008-09. La société a autorisé des financements de 1,57 milliard $ (1,82 milliard $ en 2008-09), qui doivent conduire à des projets d'investissements privés d'une valeur globale de 6,1 milliards $ (5,1 milliards $ en 2008-09). Ces projets se sont traduits par la création de près de 15 000 emplois et le maintien de quelque 25 000 autres, selon la société d'État.

Dans la restructuration judiciaire d'AbitibiBowater, IQ a accordé un financement intérimaire de 100 millions $ à l'entreprise, ce qui n'a pas empêché celle-ci de fermer plus d'usines au Québec que dans le reste du Canada ou aux États-Unis, toutes proportions gardées.

Or, dans le cadre d'un tel financement, IQ ne pouvait pas imposer de conditions de maintien d'usines ou d'emplois, a indiqué Jacques Daoust. «C'est beaucoup plus quand on rebâtit qu'on peut mettre des conditions», a-t-il dit.

Au cours de l'année qui vient, M. Daoust compte reprendre son souffle après deux années fort actives.

«Mes affaires ralentissent un peu, a-t-il souligné. J'ai encore de la demande (pour le programme Renfort, qui prend fin le 1er décembre), mais moins que j'en avais il y a six moins. Ça veut dire que les banques deviennent moins frileuses et que l'économie reprend.»

IQ fera également la promotion de son nouveau produit de financement écologique et participera à l'examen des mesures d'aides aux entreprises annoncé par le gouvernement de Jean Charest.

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