Divergence entre la Banque du Canada et les marchés financiers

Publié le 13/12/2016 à 14:48

Divergence entre la Banque du Canada et les marchés financiers

Publié le 13/12/2016 à 14:48

Par Pierre Théroux

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz. (Photo: Getty)

La Banque du Canada et les marchés financiers ne semblent pas sur la même longueur d’onde.

Pendant que les marchés boursiers américains fracassent des records et que la bourse canadienne profite aussi de l'enthousiasme suscité par l'élection de Donald Trump, la Banque du Canada n'est toutefois pas dans le même état d'esprit, constate Jimmy Jean, économiste principale au Mouvement Desjardins.

«Plutôt que s'ajuster aux mises en garde du gouverneur Stephen Poloz, les marchés semblent l'inviter à trinquer à la santé de Donald Trump», illustre Jimmy Jean.

L'économiste rappelle que les bourses, les taux obligataires et la devise ont monté en flèche aux États-Unis après l'élection du nouveau président américain. Au Canada, les taux obligataires canadiens ont aussi pris le chemin de la hausse et les taux hypothécaires ont emboîté le pas. Par ailleurs, la vigueur du dollar américain depuis l'élection a été accompagnée par un dollar canadien encore plus fort, étant même la devise qui s'est le plus appréciée depuis l'élection.

C'est le jeu des anticipations de politique monétaire qui a été le principal facteur derrière ces mouvements, explique Jimmy Jean. Ainsi, aux États-Unis, les marchés à terme ont commencé à escompter une Réserve fédérale (Fed) moins hésitante à relever ses taux. La Banque du Canada, qui vient de maintenir à 0,50 % son taux directeur, n'est pourtant pas dans le même état d'esprit, ayant admis avoir discuté activement d'abaisser ses taux directeurs à sa rencontre d'octobre dernier. 

Or, tandis que la Banque du Canada entretient beaucoup de doutes, les marchés anticipent pour leur part une probabilité non négligeable qu'elle suive les traces de la Fed et décrète un resserrement dès le début de 2018, estime Jimmy Jean.

«Les marchés n'adhèrent pas à la thèse selon laquelle les politiques monétaires divergeront longtemps», souligne l'économiste. Et ce, même si le gouverneur Stephen Poloz avait pourtant affirmé, dans un discours tenu le 29 novembre, que tous les ingrédients demeuraient en place pour une divergence des politiques monétaires.

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