La prudence affichée par M. Shenfeld face aux marchés boursiers s'explique par de nombreux facteurs, notamment le «risque élevé» que l'économie réserve d'autres mauvaises nouvelles. «Les chiffres terribles du marché de l'emploi en mars et des niveaux d'endettement élevés font croire que les consommateurs américains, importants acteurs des reprises antérieures, sont toujours aux prises avec de grosses difficultés. L'adoption récente d'importants incitatifs fiscaux aidera certains pays, mais les résultats se feront attendre», dit-il.
L’économiste en chef souligne également que les très faibles perspectives de profits à court terne des entreprises qui composent l’indice torontois S&P/TSX. Par rapport à 2008, les profits des entreprises pourraient reculer de 25% cette année, estime-t-il.
En outre, M. Shenfeld fait remarquer qu'aucun facteur de poids n'existe actuellement pour donner de l'oxygène à cette récente reprise. «Les actions des secteurs de la technologie et du pétrole ont été les fers de lance des reprises du TSX à la fin des années 1990 et au début des années 2000, alors qu'elles avaient compté respectivement pour 73% et 43% de l'ascension des marchés. L'absence d'un facteur unique suffisamment puissant sur le marché fait croire que tout regain à venir n'aura pas l'amplitude de ces deux reprises historiques», remarque-t-il.
Les derniers développements, particulièrement sur le plan de l'emploi, ont conduit M. Shenfeld à revoir à la baisse certaines estimations importantes. Parmi celles-ci, il s'attend à ce que le PIB canadien perde 2,7% d'ici la fin de l'année, comparativement à 2,1 % comme il était estimé antérieurement.
L’économiste soutient qu’une reprise économique modeste pourrait permettre au TSX d’atteindre le cap des 10 500 points d’ici la fin de 2010.