Reflet de la croissance de l'industrie, l'emploi chez les fabricants de médicaments génériques a augmenté de 75 % depuis 10 ans .

"Au cours des deux dernières années, 400 postes ont vu le jour chez les fabricants de médicaments génériques, tandis que les entreprises de médicaments d'origine en ont vu disparaître plus d'un millier", souligne Alain Cassista, directeur général de Pharmabio Développement, le comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'industrie.

Les principaux emplois touchés ont été ceux liés à la R-D, plusieurs grandes pharmaceutiques ayant délocalisé leurs activités scientifiques ces dernières années. Dans l'industrie du générique, les postes en production, mais également en développement de produits et en ventes ont augmenté, en réponse à la croissance de la demande locale et internationale.

La moitié des emplois

L'industrie du médicament générique est responsable aujourd'hui de la création de plus de 4 800 emplois, soit près de la moitié des postes du secteur pharmaceutique du Québec.

Ces travailleurs se trouvent chez de grandes entreprises comme Pharmascience et Sandoz, les deux plus importantes du Québec dans le médicament générique, ou encore au sein de PME qui ciblent des marchés de niche, telles que Pro Doc et Laboratoires Riva.

La plus grande partie des emplois se trouve en R-D, puis en marketing et ventes, et enfin en production. "On prévoit que le nombre d'emplois continuera de croître dans ce secteur, car la capacité des installations augmente", indique M. Cassista.

Pour répondre à la demande d'entreprises comme Pharmascience, qui a annoncé la création de 180 emplois ce printemps, le collège Gérald-Godin a mis sur pied en 2008 un programme de technologie en production pharmaceutique, une formation unique au Québec. La première cohorte de diplômés est sortie cette année et a immédiatement réussi à se tailler une place sur le marché du travail.

"Les entreprises ont besoin de personnel qualifié capable de travailler en respectant des normes de qualité très élevées et des processus très documentés propres à cette industrie", note Michel Fafard, responsable du programme. Entre ses quatre cursus (AEC et DEC) spécialisés en production pharmaceutique, le collège forme chaque année une soixantaine d'étudiants.

"Depuis cinq ans, l'industrie pharmaceutique vit à l'ère des délocalisations, surtout sur le plan des centres de recherche. Par contre, il y a beaucoup d'investissements dans le manufacturier, on a donc besoin de gens formés à la production, une activité forte dans le générique", signale M. Fafard.