Au-delà d'une industrie de "copieurs"

Publié le 24/09/2011 à 00:00, mis à jour le 05/10/2011 à 14:17

Au-delà d'une industrie de "copieurs"

Publié le 24/09/2011 à 00:00, mis à jour le 05/10/2011 à 14:17

Par Carole Le Hirez

Le médicament générique pourrait battre en brèche une industrie des molécules d'origine en perte de vitesse, grâce à une courbe de croissance qui grimpe en flêche.

Reactine, Prozac, Gaviscon, Lipitor... Ces blockbusters de l'industrie pharmaceutique ont fait la fortune des sociétés qui les ont développés. Ils contribuent à enrichir aussi les fabricants de génériques qui se sont empressés de les reproduire une fois les brevets échus.

Les médicaments génériques représentent la moitié des ordonnances délivrées au Canada. Pour l'année 2010 seulement, les ventes de ces molécules dans les hôpitaux et les pharmacies du pays se sont élevées à 5,7 milliards de dollars (G$), soit le quart des ventes totales de médicaments. Au Québec, ils représentent 20 % des dépenses totales en médicaments.

Et ce n'est pas fini. Le secteur du médicament générique est promis à une croissance soutenue. Ses parts de marché ne cessent d'augmenter. Les ventes ont doublé au cours des cinq dernières années. Et elles devraient continuer de croître régulièrement de plus de 2 % par an d'ici 2015, selon les prévisions de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires. En comparaison, les ventes de médicaments de marque n'ont augmenté "que" de 22 % depuis 2005, et leur décroissance s'annonce au cours des prochaines années.

"Les choses ont bien changé durant les 15 dernières années. Le développement de molécules par les entreprises innovatrices est de plus en plus coûteux. De plus, le poids des médicaments pèse lourd sur les budgets des gouvernements. Le vent est donc favorable pour les génériques. À preuve, bon nombre de sociétés innovatrices se lancent dans cette voie", constate Jacques Gagné, vice-président de Montréal In Vivo, la grappe de l'industrie des sciences de la vie de la région métropolitaine. Pfizer, Novartis, Teva : les grands acteurs mondiaux ont commencé depuis quelques années déjà à acquérir des fabricants de génériques, signe que le filon est prometteur.

Des vents favorables

Les fabricants de médicaments génériques ont mieux résisté que les autres aux soubresauts qui ont agité l'industrie pharmaceutique au cours des cinq dernières années. Une des raisons : "Ils ont besoin de moins de financement pour la recherche et sont moins soumis à la disponibilité du capital de risque qui s'est considérablement tari depuis quelques années", dit M. Gagné.

Il faut dire que l'industrie du générique a des alliés de taille : le vieillissement de la population et l'augmentation démographique stimulent la demande mondiale pour des médicaments à moindre coût dans les États occidentaux, aux prises avec des problèmes de financement des soins de santé, comme dans les pays émergents, tels que le Brésil, l'Inde, la Russie et la Chine, qui font appel de plus en plus aux médicaments génériques.

Or, les génériques, qui exigent moins de dépenses en R-D et en marketing que les molécules originales, coûtent en moyenne de 30 à 40 % moins cher que leurs équivalents d'origine. Au Canada, par exemple, leur utilisation représente pour les gouvernements des économies annuelles de plus de 3 milliards de dollars (G$), dont plus de 1 G$ au Québec.

À la une

Bourse: Meta Platforms victime de son succès

BALADO. À son niveau actuel, le titre de Meta Platforms est intéressant, estime François Rochon, de Giverny Capital.

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture vendredi 26 avril

Mis à jour à 07:58 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les résultats soutiennent les Bourses avant l'inflation américaine.

É-U: l'inflation repart à la hausse en mars, à 2,7% selon l'indice PCE, privilégié par la Fed

Il y a 12 minutes | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.