Recrutement tous azimuts

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:54

Recrutement tous azimuts

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:54

Avec des investissements annoncés de près de 4 milliards de dollars (G $) dans la filière minérale d'ici 2013, l'industrie minière québécoise devrait créer de nombreux emplois. Seul problème : qui va les occuper ? Les entreprises doivent rivaliser d'ingéniosité pour attirer une main-d'oeuvre qualifiée qui se fait de plus en plus rare.

Résultat : les minières misent désormais sur tous les types de candidats, à commencer par les jeunes, les femmes et les immigrants.

En 2006, Mines Aurizon a ainsi eu l'idée de recruter des travailleurs chiliens, déjà en poste dans leur pays. " À l'époque, nous avions beaucoup de difficulté à recruter des ingénieurs et des géologues. Nous nous sommes dit que c'était une avenue qui n'avait pas encore été explorée ", explique Josée Plouffe, coordinatrice des communications chez Mines Aurizon.

La minière aurifère a invité deux ingénieurs chiliens et leur famille à découvrir la région, les installations minières et les écoles. " Nous avons vite pris conscience qu'il existait d'énormes défis pour qu'ils arrivent à se sentir chez eux ici ", raconte Mme Plouffe. L'un des ingénieurs a décidé de rentrer au pays.

Intégrer la famille aussi

Pour les aider à s'intégrer, la minière leur a offert du soutien dans leurs démarches d'immigration et d'enregistrement auprès de l'Ordre des ingénieurs du Québec. Elle les a aidés à trouver un logement, les a aiguillés vers des cours de français et les a même présentés aux institutions bancaires. Elle a poussé son aide jusqu'à engager une Chilienne installée au Québec pour les accompagner dans la vie quotidienne, comme leur expliquer où faire leurs courses et comment obtenir un permis de conduire.

Aurizon serait prête à renouveler l'expérience, malgré la bureaucratie et les coûts associés à ses démarches. " À l'époque, il n'existait pas de guichet unique auquel les entreprises puissent faire appel, et seuls quelques mois de cours de francisation étaient pris en charge par le gouvernement ", dit la porte-parole.

Néanmoins, les nouveaux arrivants, dont les diplômes sont souvent peu reconnus au Québec, font des candidats intéressants pour les minières, car ils possèdent souvent un haut niveau de scolarité et peuvent combler des postes très demandés, notamment en génie ou en télécom.

" L'industrie ne fait pas de discrimination. D'où que l'on vienne, on recherche avant tout des compétences ", assure Michel Bélanger, au CSMO Mines, le Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'industrie des mines.

Travailleuses recherchées

Alors que l'industrie compterait près de 30 % de femmes, certaines firmes comme ArcelorMittal n'hésitent plus à dire publiquement qu'elles apprécient les profils féminins, " car les femmes sont moins dures sur les équipements ". D'autant plus que, grâce aux progrès technologiques, elles peuvent désormais conduire les machines sans devoir forcer.

Pour Martin Simard, responsable des communications chez ArcelorMittal, " les mines sont maintenant des endroits hautement technologiques où on a l'impression de conduire des engins très confortables ". Depuis 2006, le nombre d'accidents de travail a d'ailleurs baissé de 79 % dans les minières.

Pour lutter contre les préjugés et faire connaître la société récemment installée au Québec, ArcelorMittal vient de lancer une campagne publicitaire à la télévision. Objectif : " Recruter tous types de postes, à tous niveaux, que ce soit des infirmières, des mécaniciens, des ingénieurs ou des géologues ", précise M. Simard.

D'ici aux quatre prochaines années, le numéro un de l'acier compte embaucher près de 800 personnes au Québec, pour renforcer une équipe qui comprend déjà 11 000 travailleurs au pays.

Courtiser les autochtones

Certains choisissent de recruter à proximité des camps miniers, en se tournant vers les autochtones. Non sans rencontrer quelques défis : " Les minières qui emploient des personnes issues des Premières Nations ont des efforts à fournir, notamment sur le plan de la formation, car leurs méthodes d'apprentissage sont différentes des nôtres ", explique M. Bélanger.

La meilleure façon d'intégrer ces peuples reste de dispenser des formations en entreprise, tout en s'accommodant parfois des traditions, comme la chasse à l'automne.

Pour séduire les candidats, les minières leur proposent toutes sortes d'avantages : un salaire compétitif, des maisons individuelles, des services de garde ou de scolarisation pour leurs enfants...

" Certaines minières apprennent même à composer avec le phénomène du fly in-fly out: l'employé prend l'avion pour venir travailler 21 jours à la mine et repart une semaine à la maison ", remarque M. Bélanger.

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