Le projet pétrolier Old Harry dans le collimateur des pêcheurs madelinots


Édition du 27 Août 2015

Le projet pétrolier Old Harry dans le collimateur des pêcheurs madelinots


Édition du 27 Août 2015

Cette année, 7 560 000 livres de homards ont été pêchées de mai à juin au large des Îles-de-la-Madeleine. Les ventes se sont chiffrées à plus de 43,3 millions de dollars. [Photo : Guylaine Richard]

C'est un euphémisme de dire que les Madelinots voient d'un mauvais oeil une éventuelle exploitation pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent. Un déversement sur le gisement Old Harry pourrait rapidement tourner au cauchemar pour cet archipel de 12 500 habitants, qui vit presque exclusivement des pêches et du tourisme.

«On est entre 3 000 et 4 000 à dépendre directement ou indirectement des pêches, rappelle le maire de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre. Ça représente entre 75 et 80 millions de dollars injectés dans notre économie chaque année.»

Outre les pêcheurs, il faut ajouter les emplois dans la transformation, dans le transport et sur les quais, ainsi que dans la vente d'équipements de pêche. «On ne peut pas imaginer les îles sans l'apport économique de l'industrie de la pêche», ajoute le maire.

C'est pourquoi, le 21 juillet dernier, les représentants des pêches du golfe Saint-Laurent envoyaient une missive au gouvernement fédéral lui enjoignant de suspendre toute activité d'exploration pétrolière - y compris les levés sismiques - sur la structure géologique d'Old Harry, à cheval entre le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador.

«Nous nous opposons au développement de l'industrie pétrolière dans le golfe tant qu'il n'y aura pas eu de réelle évaluation de ses impacts sur nos activités», écrivaient-ils, avant d'exiger que le projet soit soumis à une commission d'examen. Sans surprise, tous les représentants de l'industrie des Îles-de-la-Madeleine étaient dans le coup.

Vitale pour l'économie

Pour l'Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine (APPIM), la pêche n'est ni plus ni moins que «vitale» à l'économie locale. Cette année, 7 560 000 livres de homards ont été pêchées de mai à juin. Avec un prix fixé à 5,73 $, les ventes se sont chiffrées à plus de 43,3 M$, des «revenus record» qui s'expliquent par la hausse des débarquements, à en croire le président de l'Association, Mario Déraspe.

«On a déjà eu 6 $ la livre, mais on avait moins de débarquements», précise-t-il. Heureux hasard : les pêcheurs de homards célébraient leur 140e saison, ainsi que le 40e anniversaire de l'APPIM. On compte 325 pêcheurs de homards aux îles, chacun employant une ou deux personnes.

M. Déraspe, 56 ans, a lui-même commencé à pêcher à 16 ans, et a acheté son premier bateau dès l'âge de 18 ans. Il pêche principalement le homard, mais aussi le flétan et la morue. «Avant, je pêchais aussi du poisson pélagique, mais ça doit faire 10 ans que je ne vais plus au maquereau ni au hareng, dit-il. On est confiné à la pêche au homard ; ça représente 99 % de nos revenus !»

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