Placement syndical: la loi 33 contestée devant les tribunaux

Publié le 16/05/2012 à 11:10, mis à jour le 16/05/2012 à 11:32

Placement syndical: la loi 33 contestée devant les tribunaux

Publié le 16/05/2012 à 11:10, mis à jour le 16/05/2012 à 11:32

Par Mathieu Lavallée

Photo : Bloomberg

Le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction attaque la légalité de la loi 33 qui abolit le placement syndical sur les chantiers de construction.

La centrale syndicale a déposé ce matin une requête devant la Cour supérieure visant à invalider plusieurs de ces articles, au motif qu’ils limitent de façon abusive la liberté d’association des travailleurs.

La loi 33 « est essentiellement contre les travailleurs », a martelé Donald Fortin, directeur général du Conseil, lors d'une conférence de presse dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

Son effet principal est de restreindre « le droit pour l’association syndicale de représenter les travailleurs et de négocier pour eux leurs conditions de travail », a ajouté Me Claude Leblanc, l’avocat qui dirigera la poursuite.

À son avis, la situation crée une différence entre les centrales, en imposant entre autres une double majorité lors des négociations puisque les votes exprimés devront représenter une majorité de travailleurs et une majorité d’associations, peu importe leur poids relatif.

Aussi, le texte « encadre de façon illégale ce qui pourra faire l’objet de la négociation ».

L’abolition du placement syndical est également demandée dans leur procédure.

« Le gouvernement s’attaque à l’une des raisons d’être du syndicat », a insisté M. Fortin. La Commission de la construction du Québec qui se retrouvera avec le placement du personnel ne pourra faire le lien entre les besoins des employeurs et les compétences ou spécialités des ouvriers, a-t-il plaidé. « On est le seul endroit en Amérique du Nord où le placement syndical ne sera plus là », a insisté M. Fortin en rappelant qu’un comité d’expert a recommandé l’encadrement et non l’abolition de ce système pour recommander des travailleurs.

Pour l’instant, le Conseil est seul à se présenter devant les tribunaux québécois. La FTQ pour sa part a déjà indiqué vouloir intervenir devant le Tribunal international du travail.

« Les cas isolés d’intimidation ne sont pas le reflet de nos organisations. Les travailleurs ne sont pas à la source du problème, mais à la base de la solution », a affirmé M. Fortin.

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