Québec épargne les entreprises, sauf les financières et les minières

Publié le 30/03/2010 à 16:27

Québec épargne les entreprises, sauf les financières et les minières

Publié le 30/03/2010 à 16:27

Par La Presse Canadienne

Alors qu'il a décrété une hausse importante du fardeau fiscal des particuliers dans son budget déposé mardi, le gouvernement Charest a largement épargné les entreprises, hormis les institutions financières et les sociétés minières.

Québec augmentera temporairement, jusqu'au 31 mars 2014, la taxe compensatoire des institutions financières, ce qui devrait hausser ses revenus de 471 millions $ en quatre ans.

PLUS: Le budget provincial sous la loupe

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a souligné que le secteur financier avait été moins affecté par la récession que les entreprises des autres domaines et qu'il devait par conséquent "contribuer de façon particulière à la démarche d'assainissement des finances publiques".

Du même souffle, M. Bachand a annoncé deux mesures visant à favoriser le développement du secteur financier québécois.

On apportera d'abord des modifications au programme des centres financiers internationaux afin de le rendre "aussi compétitif que d'autres mesures fiscales", notamment celles réservées au domaine des technologies de l'information. Le gouvernement promet néanmoins que les coûts de l'initiative, lancée en 1986, demeureront inchangés pour les contribuables, à 22 millions $ par année.

De plus, afin de répliquer à la Toronto Financial Services Alliance, qui a l'ambition de faire de la capitale ontarienne l'un des dix plus importants centres financiers internationaux, Québec entend consacrer 200 000 $ par année à la mise sur pied d'une table de concertation visant l'expansion de l'industrie montréalaise.

"Le Mouvement Desjardins et la Caisse de dépôt et placement du Québec compteront notamment parmi les membres fondateurs de cette nouvelle table de concertation", a déclaré le ministre Bachand.

Industrie minière

Par ailleurs, dans la foulée des critiques virulentes du vérificateur général, Renaud Lachance, Québec a décidé de réviser le régime de droits miniers de façon à ce que cette industrie verse plus de 240 millions $ additionnels au gouvernement au cours des cinq prochaines années.

"Ainsi, le Québec recevra une plus juste part de l'extraction de ressources minérales appartenant au domaine public", a affirmé Raymond Bachand.

Parmi les autres mesures du budget 2010-11, notons:

_ une aide de 50,5 millions $ à l'industrie forestière;

_ une "enveloppe d'engagements" de 50 millions $, étalée sur trois ans, pour favoriser la capitalisation des PME exportatrices;

_ l'affectation d'une somme de 200 millions $ pour la mise en place d'une navette ferroviaire entre l'aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville, un projet dont l'échéancier demeure toutefois flou;

_ la transformation du ministère du Revenu en Agence du revenu du Québec, un changement visant à accroître l'efficacité de la perception des impôts et taxes;

_ de nouvelles mesures de lutte au travail au noir dans le secteur de la construction, à la criminalité financière et au commerce illicite du tabac.

Dette

Le gouvernement prévoit qu'en date de mercredi, sa dette brute s'élèvera à 160 milliards $, soit 53,2 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Selon ses calculs, un sommet de 55,1 pour cent sera atteint en 2011-12, avant de diminuer.

Dans le budget de mardi, Québec se fixe comme objectif de réduire le ratio dette brute/PIB à un maximum de 45 pour cent d'ici 2025-26.

On projette également de faire passer de 35,4 pour cent à 17 pour cent, d'ici 2025-26, la proportion de la "mauvaise dette" par rapport au PIB. Cette portion de la dette est composée des déficits cumulés au fil des ans.

L'augmentation du prix du bloc patrimonial d'électricité à partir de 2014 doit contribuer à l'atteinte de ces objectifs.

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.