Dispositions anti-briseurs de grève: l'affrontement commence avant la commission parlementaire

Publié le 01/02/2011 à 08:46, mis à jour le 01/02/2011 à 11:52

Dispositions anti-briseurs de grève: l'affrontement commence avant la commission parlementaire

Publié le 01/02/2011 à 08:46, mis à jour le 01/02/2011 à 11:52

Par Mathieu Lavallée

La Commission permanente de l'économie et du travail de l'Assemblée nationala décidé de se pencher sur la question des dispositions anti-briseurs de grève à la suite du conflit de travail au Journal de Montréal, qui refuse de faire travailler ses employés

Avant même que la commission parlementaire prévue sur la modernisation des dispositions anti-briseur de grève ne commence, les protagonistes ont déjà commencé à fourbir leurs armes.

D'un côté, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) plaident déjà publiquement en faveur de l'abolition de ces dispositions, selon des communiqués émis par les organismes ce matin.

De l'autre, le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM), affilié à la CSN, entend faire la preuve aujourd'hui qu'il n'est plus nécessaire de franchir physiquement un piquet de grève pour remplacer des travailleurs à l'extérieur d'un établissement.

La Commission permanente de l'économie et du travail de l'Assemblée nationale commence aujourd'hui ses travaux sur la modernisation des dispositions anti-briseurs de grève, prévues au Code du travail. Elle a décidé de se pencher sur la question à la suite du conflit de travail au Journal de Montréal, qui refuse de faire travailler ses employés syndiqués depuis maintenant plus de deux ans.

Le Code du travail prévoit que seul un cadre embauché avant le déclenchement d'une grève ou d'un lockout peut effectuer le travail d'un syndiqué pendant le conflit, et que les travailleurs de remplacements sont interdis « dans l'établissement » concerné.

Pendant que se dérouleront les travaux de la commission, le STIJM produira une édition de son journal Rue Frontenac en ayant une partie de ses travailleurs dans une chambre d'hôtel à deux pas de l'Assemblée nationale à Québec.

D'autres syndiqués seront situés à Brossard et à Montréal, pour démontrer « que l'on peut produire un journal à l'extérieur des lieux d'un établissement […] et qu'il est urgent de redéfinir la notion d'établissement afin de retourner aux objectifs initiaux du législateur lors de l'adoption des dispositions anti-briseurs de grève. »

Pour le CPQ et la FCCQ, l'interdiction de remplacer des travailleurs syndiqués sur les lieux mêmes du travail est désuète. À l'origine, cette restriction visait à empêcher la violence qui survenait lors de conflits de travail.

Aussi, les deux organismes soutiennent qu'il ne faut pas utiliser seulement le lockout du Journal de Montréal pour revoir des dispositions d'ordre général en matière de relations de travail.

Le CPQ plaide que la législation crée un déséquilibre favorable aux travailleurs syndiqués en limitant le droit d'un employeur de poursuivre ses activités lors d'un conflit de travail, puisque rien n'empêche les syndiqués de travailler ailleurs et d'obtenir en plus un revenu provenant de fonds syndicaux bénéficiant d'allégements fiscaux.

« L'objectif visé par les dispositions anti-briseurs de grève est toujours rempli aujourd'hui et il n'est aucunement nécessaire de les modifier », affirme pour sa part la FCCQ.

Les deux organismes sont en faveur d'une révision plus large de la législation entourant les relations de travail dans les milieux syndiqués, et veulent notamment se pencher sur la question de l'absence de vote pour l'obtention d'une accréditation, l'adhésion obligatoire à un syndicat et le paiement obligatoire des cotisations.

Souligons que la présidente-directrice générale de la FCCQ Françoise Bertrand siège au conseil d'administration de Quebecor, propriétaire du Journal de Montréal.

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