Le véhicule à basse vitesse (vbv) ZENN, 100 % électrique, est fabriqué à Saint-Jérôme depuis le mois de janvier, mais il était impossible de se le procurer au Canada…jusqu'à la semaine dernière. Transport Canada a décidé au début du mois de novembre de décerner la "marque nationale de sécurité" à la ZENN (Zero Emissions, No Noise), une autorisation légale qui prouve que le véhicule respecte les normes de sécurité canadiennes pour les véhicules. La ZENN était en attente depuis longtemps afin d'obtenir cette autorisation, et un reportage de la télévision de CBC semble avoir fait bouger les choses. Il en revient maintenant à chaque province de déterminer si elles veulent permettre la circulation des vbv sur leurs routes, et de baliser cette circulation. La Colombie-Britannique n'a pas traîné et a déjà confirmé qu'il est permis de circuler en vbv électriques sur ses routes, en respectant certaines restrictions. Cette province accueille le fabricant de vbv électriques Dynasty, l'un des rares au pays. Et le Québec ? L'entreprise ZENN Motor, basée à Toronto mais dont la voiture est fabriquée à son usine dans les Laurentides, précise dans un communiqué de presse du 6 novembre que la ministre des Transports du Québec"a récemment annoncé son intention d'accélérer le passage d'une loi sur les vbv au Québec". Les fonctionnaires du ministère des Transports du Québec contactés par Vision durable ne semblent toutefois pas partager le sentiment d'urgence auquel fait référence ZENN. Certaines préoccupations relatives à la sécurité des occupants auraient été soulevées lors de projets pilotes qui ont été réalisés depuis 2001, précise Stéphanie Cashman-Pelletier, chef de service aux politiques de sécurité, au ministère des Transports du Québec. Des modifications ont depuis été apportées à la ZENN, rétorque Catherine Scrimgeour, aux affaires publiques chez ZENN Motor Company. Elle ajoute qu'une quarantaine d'États américains jugent les vbv suffisamment sécuritaires pour permettre leur circulation. La voiture ZENN est d'ailleurs déjà en vente aux États-Unis et en Europe depuis l'an dernier, et environ 200 véhicules ont été livrés à des clients, surtout en Californie, précise Mme Scrimgeour. Pour Dan Saucan, agent de recherche au service de l'environnement du ministère des Transports du Québec, il est en tout cas très clair que ce type de véhicules représente"un très grand pas en avant d'un point de vue environnemental". La question est pour lui plutôt de savoir quand et comment le Québec va statuer sur la possibilité pour ces véhicules de circuler dans la province. M. Saucan ajoute qu'un inventaire des expériences à travers le monde dans le secteur des vbv, réaliser pas le Ministère, devrait permettre d'éclairer la position de Québec dans ce dossier. Cette étude devrait être disponible au début de 2008. Pas de décision avant 2008, donc ? M. Saucan confie qu'il n'est pas dans le secret des Dieux. Le ministère des Transports et la SAAQ pourraient bien décider de prendre une décision avant, ajoute-t-il. Être ZENN dans l'attente Mais la ZENN est-elle la voiture électrique tant attendue, celle qui rendra l'essence obsolète ? Plus ou moins. La ZENN a deux places et elle se détaille environ 14 000 $. Sa vitesse maximale est de 40 km/h. Les deux principaux marchés de ZENN sont les clients qui veulent circuler dans les centres-villes et dans les quartiers privés (gated communities), précise Mme Scrimgeour de ZENN. Des marchés de niche, donc. Au-delà de l'utilité de la ZENN elle-même, il demeure que l'arrivée de vbv électriques sur nos routes marquerait avec éclat le retour de l'électricité dans le secteur automobile. Alors que les grands fabricants automobiles s'intéressent progressivement à cette filière, la ZENN servirait d'entrée avant le met principal, qui pourrait arriver plus tôt que prévu. Pour aller plus loin : http://www.marketwire.com/mw/release.do?id=789225 Communiqué ZENN http://www.cbc.ca/consumer/story/2007/11/02/zenn-transportcanada.html CBC