Utilisation du pétrole de l’Alberta: qu’en est-il des entreprises québécoises?

Publié le 31/08/2010 à 18:07

Utilisation du pétrole de l’Alberta: qu’en est-il des entreprises québécoises?

Publié le 31/08/2010 à 18:07

Après The Gap, Timberland et Levi Strauss, la chaîne de pharmacies Walgreens se joint au mouvement qui vise à éviter d'utiliser le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta.
Les camions de livraison de Walgreens, qui compte 7500 pharmacies aux États-Unis, feront désormais le plein avec du carburant ne provenant pas des sables bitumineux.

Le groupe environnemental Forest Ethics, qui chapeaute cette campagne, soutient que les choix de ces entreprises ne sont que le début de la guerre économique contre les sables bitumineux.

Qu'en est-il des entreprises québécoises?  Vision Durable fait le point avec Hugo Séguin, conseiller principal chez Équiterre.

Vision Durable - Comment les entreprises québécoises peuvent-elles savoir si elles s'approvisionnent en pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta?

Hugo Séguin -
Le marché du pétrole est régionalisé au Canada. Le pétrole issu des sables bitumineux ne se rend pas jusqu'au Québec de façon directe, tout simplement parce que le pipeline coule dans l'autre sens. Le pétrole part de Fort McMurray (en Alberta) jusque dans les raffineries situées dans la région de Sarnia, dans le sud de l'Ontario. Mais il ne se rend pas jusqu'au Québec. Les pipelines sont réglementés au Canada et le pipeline Montréal-Sarnia coule de l'Est vers l'Ouest.

Donc au Québec, c'est assez facile d'éviter le pétrole albertain parce qu'il y en a tout simplement pas. Au Québec, on raffine à peu près tout ce qu'on consomme en essence pour nos voitures. Il y a aussi du diesel et du mazout.

VD - Il n'y a donc aucune station-service au Québec qui propose de l'essence issue des sables bitumineux?

HS -
Je ne peux pas vous le garantir, mais s'il se rend au Québec, ce n'est pas par pipeline. Il va venir par camion de livraison, par citerne, de l'Ontario. Mais je suis à peu près certain qu'il ne viendra pas des raffineries montréalaises ou d'Ultramar à Saint-Romuald, parce qu'il n'y a pas moyen de se rendre jusqu'aux raffineries.

Mais il y a des exceptions plus marginales. On importe de l'Ontario des produits raffinés plus subtils, de niche, comme du carburéacteur pour les avions ou du butane, des carburants plus précis dans la gamme de pétrole qu'on peut raffiner.

VD - Donc une entreprise qui souhaite alimenter son avion en carburéacteur peut faire venir du pétrole de l'Alberta?

HS -
Tu ne le fais pas venir de là, tu l'achètes d'une raffinerie qui, elle, s'approvisionne à différents endroits. C'est en fait une longue chaîne d'intermédiaires.

Je ne peux pas garantir qu'il n'y a pas d'avion qui décolle de Dorval avec du carburéacteur, du pétrole issu des sables bitumineux. Mais à la pompe, il y a un taux de probabilité très fort qu'il n'y en ait pas pour des raisons de structures de marché et d'infrastructures.

Le Québec, comme la côte Est du Canada, s'approvisionne d'une façon très différente de l'Ontario et de l'Ouest du Canada. Notre premier fournisseur est l'Algérie. Le deuxième est l'Angola. Après cela, on tombe dans le pétrole de la Mer du Nord, c'est-à-dire de la Norvège, de la Grande-Bretagne. Ensuite, on a un peu de pétrole vénézuélien, un tout petit peu de mexicain et une fraction nous vient d'Arabie saoudite, mais c'est une poussière. Évidemment, ce ne sont pas des achats gouvernementaux. L'approvisionnement se fait donc au gré des contrats que signent les raffineurs.

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