SNC-Lavalin change de nom pour AtkinsRéalis pour marquer «un point tournant»

Publié le 12/09/2023 à 11:15

SNC-Lavalin change de nom pour AtkinsRéalis pour marquer «un point tournant»

Publié le 12/09/2023 à 11:15

Par La Presse Canadienne

L’entreprise veut faire peau neuve après une décennie marquée par des enjeux éthiques et par la contre−performance de ses activités, notamment une acquisition mal avisée dans le secteur du pétrole. (Photo: La Presse Canadienne)

SNC−Lavalin change de nom et devient AtkinsRéalis. Après une dizaine d’années mouvementées, la firme d’ingénierie montréalaise veut démontrer qu’elle est arrivée à un «point tournant», explique son président et directeur général, Ian Edwards, en entrevue.

L’entreprise veut faire peau neuve après une décennie marquée par des enjeux éthiques et par la contre−performance de ses activités, notamment une acquisition mal avisée dans le secteur du pétrole et par les dépassements de coût des contrats clés en main. Le changement de nom est aussi l’occasion de donner un sentiment d’appartenance commune à tous les employés qui travaillent pour toutes les filiales de l’entreprise, explique M. Edward.

Le dirigeant affirme que le redressement de SNC−Lavalin porte ses fruits et que la société est en bonne posture pour croître, lors d’une entrevue au siège social de la société.

«Quand je suis arrivé en poste, j’ai été très transparent, raconte-t-il. Nous avons dit qu’une partie de l’entreprise fonctionnait vraiment bien et que ce n’était pas le cas pour une autre partie. Notre stratégie est simple. On arrête de faire ce qui ne fonctionne plus et on fait ce qui marche vraiment bien.»

La société a vendu en 2021 ses activités non rentables dans le secteur du pétrole, pour une fraction de ce qu’elle avait payé en 2014. Aussi, la firme ne soumissionne plus sur des contrats clés en main depuis 2019, car ces projets connaissent souvent des dépassements de coûts. Entre−temps, les contrats restants ont tout de même affiché des dépassements de coûts, mais la direction ne s’attend plus à de mauvaises surprises, maintenant qu’ils sont presque tous complétés.

«Quand nous sommes arrivés au point où nous croyons que tous ces problèmes étaient derrière nous, c’était au quatrième trimestre, assure le dirigeant. À partir de ce moment, c’est le temps de la croissance.»

Ce tournant espéré pourrait marquer la fin d’un long purgatoire pour les investisseurs de SNC−Lavalin. L’action affiche une bonne remontée depuis le début de l’année, mais elle reste à des seuils comparables à 2012, moment du dévoilement des premières affaires de mal−versement. La valeur de sa rivale WSP s’est multipliée par près de 6,7 fois depuis cette période.

Notons que le sigle de l’action à la Bourse de Toronto sera également changé, passant de «SNC» à «ATRL». La modification est prévue pour la séance du lundi 18 septembre.

Des doutes persistent dans la communauté financière que ce nouvel élan ne sera pas freiné par d’autres mauvaises surprises tandis que la performance de SNC−Lavalin a été inconsistante au cours des années, commente l’analyste de Financière Banque Nationale, Maxim Sytchev. Il souligne que cette perception masque le fait que l’entreprise a toutefois une direction et un conseil d’administration complètement renouvelé.

Pour arriver à ses fins, AtkinsRéalis devra démontrer qu’elle est en mesure d’afficher des marges bénéficiaires comparables à ses concurrentes et qu’elle est capable de générer des flux de trésorerie de manière consistante. «Si nous pensons qu’il est possible d’améliorer les marges, c’est loin d’être une tâche facile à accomplir», prévient l’analyste financier.

 

Un nom francophone et montréalais 

Si SNC−Lavalin choisit le nom de sa filiale britannique Atkins à son nom, elle inclut aussi «Réalis» à son nom. Cela fait allusion au fait de réaliser des projets, explique le dirigeant.

Avec un accent aigu, cette portion de la raison sociale est également une allusion «claire» à l’identité montréalaise et francophone de la firme, assure M. Edwards. Originaire du Royaume−Uni, M. Edwards avait annulé un discours uniquement en anglais dans la foulée de controverse entourant la présence de patron unilingue anglophone dans plusieurs entreprises montréalaises.

Par le passé, des commentateurs se sont inquiétés de voir le pouvoir du siège social et l’héritage montréalais de SNC−Lavalin se diluer. Lorsqu’on lui demande si le changement d’identité pourrait marquer une coupure avec l’historique montréalais de la firme, M. Edwards sourit.

«Nous avons mis Réalis pour être clairs que cette entreprise est basée à Montréal et que c’est une entreprise québécoise. Nous avons acheté Atkins. Ce n’est pas l’inverse. Nous avons l’intention de rester ici. Nous espérons que l’inclusion de Réalis à la raison sociale va atténuer ses craintes.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

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