Un nettoyant tout usage biodégradable. Du détergent sans phosphate. De l'assouplisseur non toxique. Les étiquettes des produits ménagers sont tapissées d'affirmations vantant leurs vertus écologiques. Mais la multiplication de déclarations vagues et de demi-vérités crée davantage la confusion qu'elle n'inspire des décisions éclairées chez les consommateurs. "Il n'existe pas de réglementation. On peut affirmer n'importe quoi sur l'étiquette", déplore Jean-François Bernier, chef de la direction de Bio Spectra, fabricant des produits ménagers Attitude. Chercher une certification indépendante Selon M. Bernier, les consommateurs en quête de repères doivent rechercher une certification indépendante, comme EcoLogo, lancée par Environnement Canada en 1988."La vérification par une tierce partie est une condition préalable afin de pouvoir affirmer qu'un produit est écologique", explique-t-il. Le programme EcoLogo est administré par la firme TerraChoice, d'Ottawa. Robin Duchesneau, gestionnaire du programme, fait une mise en garde quant aux certifications et logos que certaines entreprises apposent sur leurs produits."Il y a tellement de logos que ça prête à confusion", dit M. Duchesneau. Selon lui, en plus d'être gérée par une firme indépendante, EcoLogo a l'avantage d'être l'une des seules normes à examiner l'ensemble du cycle de vie d'un produit (fabrication, transport, utilisation, fin de vie). Cette approche fournit un bilan environnemental plus complet. Cet avantage a toutefois un prix : la certification initiale d'un produit et les droits de licence annuels coûtent plusieurs milliers de dollars. Question de prix L'entreprise québécoise Lavo est connue pour ses produits Hertel et La Parisienne. Pour répondre à une demande croissante des consommateurs - et même du personnel de l'entreprise -, certains produits sont maintenant dotés du symbole EcoLogo."Nous offrons un javellisant sans chlore certifié EcoLogo, mais aussi notre eau de Javel, dont les fonctions de désinfection sont reconnues et populaires", dit André Azar, responsable de la recherche et du développement chez Lavo."Nous continuons de mettre au point des produits plus écologiques. Mais un de nos critères est que ces nouveaux produits ne coûtent pas plus cher au consommateur", explique M. Azar, en ajoutant que cet objectif ne facilite pas la tâche de son équipe. M. Duchesneau, du programme EcoLogo, croit que l'écart de prix entre les produits verts et leurs concurrents classiques s'amenuise :"Ce n'est plus comme il y a 5 ou 10 ans. Les prix tendent à s'équivaloir, même si certains produits demeurent plus chers", dit-il. Des balises pour l'industrie Soulignons que le Bureau de la concurrence du Canada vient de publier un guide à l'intention de l'industrie et des publicitaires afin d'éliminer tout excès dans les affirmations en matière d'écologie. Cet article est tiré du journal Les Affaires du 13 au 19 septembre 2008."