L’UMQ lance une campagne dans l’espoir d’attirer davantage d’immigrants en région

Publié le 27/06/2023 à 14:20

L’UMQ lance une campagne dans l’espoir d’attirer davantage d’immigrants en région

Publié le 27/06/2023 à 14:20

Par La Presse Canadienne

La ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration Christine Fréchette n’a pas d’objectif chiffré quant à l’augmentation éventuelle de la proportion d’immigrants qui choisiront de s’établir en région. (Photo: La Presse)

Les municipalités du Québec invitent les personnes immigrantes à jeter l’ancre au Québec, mais en région. 

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a lancé, mardi à Saint−Hyacinthe en Montérégie, une campagne web en français, anglais, espagnol et portugais intitulée «Jeter l’ancre au Québec» dont l’objectif est de mettre en valeur les régions.

«Deux enjeux sont ressortis partout au Québec : la rareté du logement et de la main−d’œuvre», a expliqué le nouveau président de l’UMQ, Martin Damphousse, à l’issue d’une tournée à travers la province. 

Pénurie de main−d’œuvre criante 

«En région, c’est encore plus criant parce que, malheureusement, dès qu’on sort des grands centres, la rareté de la main−d’œuvre devient très problématique. Beaucoup d’entreprises manquent d’employés pour être capables d’avoir des quarts de travail de soir. Des quarts de travail de nuit, ça fait longtemps qu’ils n’existent plus et quand je parle de la restauration rapide, souvent ils ne sont même plus ouverts et n’ont que le service à l’auto parce qu’ils manquent de personnel», a raconté M. Damphousse.

Jusqu’à tout récemment, les nouveaux arrivants choisissaient massivement de s’établir dans la métropole dans des proportions variant de 75% à 85%, selon les bases de données consultées. La ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, présente au lancement de la campagne, a toutefois livré des données fraîches qui étonnent. Ainsi, entre 2016 et 2022, la proportion de personnes immigrantes qui s’installent en région et qui y étaient toujours deux ans après leur arrivée a augmenté de 50%, passant de 20% à 31%.

«La pénurie de main−d’œuvre, la rareté de talent, ça fait en sorte qu’il y a un appétit inégalé en région pour attirer des personnes immigrantes», explique-t-elle. Mais pour les y attirer, il faut des infrastructures de soutien et l’occasion était trop belle de lancer quelques flèches au gouvernement libéral précédent. 

Les libéraux blâmés

«Régionaliser l’immigration, ç’a voulu dire de reformer les équipes qu’il y avait au sein du ministère en région. Sous les libéraux, la totalité des bureaux du ministère de l’Immigration a été fermée. C’était une erreur importante. La totalité également des équipes du ministère de l’Immigration à l’international avaient été abolies», a-t-elle lancé, soulignant que le gouvernement caquiste avait remis ces ressources en place tant à l’international qu’en région.

«C’est important que les personnes immigrantes, quand elles arrivent en région, soient accompagnées, a fait valoir la ministre. On veut augmenter l’attractivité des municipalités dans les régions, particulièrement auprès des jeunes, auprès des familles et auprès des entrepreneurs. (…) Notre objectif, ultimement, c’est que les personnes non seulement arrivent en région, y travaillent en certain temps, mais qu’elles s’y enracinent. L’enracinement, c’est l’objectif ultime.» 

Où vivront ces nouveaux arrivants? 

Comme l’avait souligné Martin Damphousse, toutefois, l’autre problème criant en région, c’est le manque de logements. Où habitera cette main−d’œuvre que l’on souhaite tant attirer?

«On a la contrainte du côté immobilier qui émerge assez rapidement quand il s’agit de voir combien de personnes immigrantes additionnelles il pourrait y avoir dans une région, admet la ministre Fréchette. La situation du logement complique un peu la donne.»

Martin Damphousse reconnaît que ce cercle vicieux est insoluble à court terme. «Il n’y a pas de solution miracle. Ça prend impérativement une collaboration étroite entre les deux paliers de gouvernement. Et nous, les villes, on a notre part à faire», ajoute-t-il, en référence aux délais maintes fois décriés quand vient le temps pour une municipalité de délivrer les permis nécessaires.

Christine Fréchette n’a pas d’objectif chiffré quant à l’augmentation éventuelle de la proportion d’immigrants qui choisiront de s’établir en région. Et tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas de logis à leur offrir, cette augmentation sera freinée dans la plupart des régions du Québec dont la quasi−totalité affiche des taux d’inoccupation sous le niveau d’équilibre de 3%, la plupart étant même sous 1%.

 

 

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