Les syndicats québécois se donnent jusqu'au 20 avril

Publié le 09/04/2010 à 08:03

Les syndicats québécois se donnent jusqu'au 20 avril

Publié le 09/04/2010 à 08:03

Par La Presse Canadienne

Bien que la période intensive de négociation dans le secteur public n'ait pas produit d'entente, les syndicats ne désespèrent pas et se donnent jusqu'au 20 avril pour tenter d'en arriver à un règlement avec le gouvernement.

"On s'est donné un nouveau délai jusqu'au 20 avril pour relancer l'ensemble des discussions. On va donner la chance à la négociation de se poursuivre", a expliqué en entrevue Daniel Boyer, vice-président de la FTQ.

Au-delà de cette date, les syndicats demanderont la médiation, enclenchant ainsi le processus qui pourrait ultimement mener à une grève lors de la rentrée, après l'été.

Mais, pour le moment, les syndicats sont loin d'en être rendus à parler de grève; ils mettent toutes leurs énergies sur la poursuite de la négociation.

"On ne parle pas de la grève, au moment où on se parle, parce qu'on a toujours espoir d'en arriver à une entente", assure M. Boyer.

Et même s'ils doivent demander la médiation, ils miseront alors vraiment sur le fruit de ce processus. Jadis en effet, la médiation n'était souvent qu'un passage obligé avant d'obtenir le droit de grève. Pas cette fois, assurent les syndicats interrogés.

"Dans le passé, ça a déjà été: 'on demande la médiation mais, dans le fond, il n'y a pas de véritable médiation qui se passe et on laisse écouler le temps prévu dans les lois. Et, à la fin de ce moment-là, on entreprend des moyens de pression"', a expliqué en entrevue Dominique Verreault, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), qui regroupe cinq organisations syndicales.

"Mais cette fois-ci, on s'est dit qu'on va tenter d'utiliser véritablement la médiation pour ce qu'elle est, c'est-à-dire nommer quelqu'un d'externe qui essaie de tenter un rapprochement entre les parties."

Même son de cloche à la CSN, qui manifestait jeudi midi, devant les bureaux du premier ministre Jean Charest, à Montréal.

Le vice-président Louis Roy confirme que le "blitz" des derniers jours a permis d'avancer sur certains points, mais pas suffisamment.

"On a quelques tables où il y a des ententes de principe au niveau sectoriel. Ce sont des tables qui sont dans les organismes paragouvernementaux, la Régie des installations olympiques, par exemple, la Société des traversiers. Mais vous comprendrez que sur 475 000, on parle peut-être de 5000 personnes. Alors on est quand même loin du résultat", a rapporté M. Roy.

Mme Verreault, du SISP, précise que c'est surtout aux tables de négociation du secteur de la santé que le bât blesse.

"Ce qu'on va tenter de faire, à ce moment-ci, c'est une ultime rencontre avec le ministre de la Santé, parce que c'est surtout aux tables du secteur santé que les difficultés sont très grandes. C'est beaucoup autour de l'organisation du travail que c'est difficile à ce moment-ci. Dans le fond, c'est toute la question de l'offre de services à la population et les conditions de travail dans lesquelles les gens vont offrir ce service-là qui sont en jeu."

Trésor

De son côté, la présidente du Conseil du trésor, Monique Gagnon-Tremblay, a relancé la balle aux syndicats, leur demandant de "faire preuve d'ouverture" et de profiter du délai du 20 avril pour déposer des contre-propositions.

"Nous nous attendons à ce que le front commun réagisse aux dépôts patronaux par des contre-propositions qui fassent preuve d'ouverture et de réalisme", a répliqué la ministre Gagnon-Tremblay, par voie de communiqué.

Elle a soutenu que le gouvernement du Québec avait fait son bout de chemin, en retirant des demandes qu'il avait faites et que les syndicats qualifiaient d'"irritants". C'est donc au tour des syndicats, conclut-elle, de faire leur bout de chemin.

M. Roy, de la CSN, nie que le gouvernement ait fait quelque concession que ce soit, ajoutant qu'il avait simplement retiré de l'ensemble de ses demandes des reculs qu'il voulait obtenir dans les conditions de travail des syndiqués.

Salaires

Au plan salarial, les syndicats revendiquent des augmentations de 3,75 pour cent par année, pendant trois ans, soit environ 11,25 pour cent.

Le gouvernement propose cinq pour cent d'augmentations de salaire sur cinq ans et deux pour cent d'augmentations pour les autres coûts de main-d'oeuvre comme les régimes de retraite et l'équité salariale, soit sept pour cent au total.

Il offre aussi une bonification additionnelle pouvant atteindre 1,5 pour cent, si la croissance économique le permet, et ce pour les deux dernières années des conventions collectives.

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