En larguant dans l'atmosphère des tonnes de soufre, on pourrait faire baisser la température de la planète. Mais au prix de nouvelles pluis acides et de la réduction de la couche d'ozone...

Désignée sous le vocable d'ingénierie du climat, ces idées de manipulation "scientifiques" du climat se multiplient, comme en fait foi le dernier congrès de l'American Geophysical Union, tenu en décembre dernier.

Au menu, comme le relate le journal Le Monde, "plusieurs procédés, des plus rudimentaires aux plus sophistiqués, sont imaginés. Envoi de sondes-parasols entre le Soleil et la Terre, brassage artificiel des océans pour favoriser leur activité biologique, donc le pompage de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, dispersion dans certaines régions océaniques d'immenses plateformes flottantes blanches pour réfléchir le rayonnement solaire".

Mais l'idée qui fait le plus de bruit est celle de Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie en 1995. "Il s'agirait de larguer au moins un million de tonnes de soufre (...) dans la stratosphère (...) à l'aide de ballons lancés depuis les tropiques, Une fois à ce niveau, ces composés sont brûlés de manière à obtenir du dioxyde de soufre. Lequel est ensuite converti en particules de sulfate de moins d'un micromètre de diamètre."

Et, poursuit Le Monde, "ces particules, en réfléchissant une part du rayonnement solaire, feraient baisser rapidement la température moyenne de la Terre. L'effet serait une chute de cette température de l'ordre d'un degré Celsius, sur une à deux années. Après quoi l'opération devrait être renouvelée. Certains inconvénients sont bien connus : multiplication de pluies acides, possible réduction de la couche d'ozone stratosphérique..."

Outre les risques inhérents à la manipulation du climat, s'ajoutent les questions de faisabilité par rapport à la prise de décision et par rapport aux coûts. Les Frankenstein du climat sont tout de même parmi nous...