Le marché de l'emploi aux États-Unis reste solide en février, malgré une hausse du chômage

Publié le 08/03/2024 à 09:21

Le marché de l'emploi aux États-Unis reste solide en février, malgré une hausse du chômage

Publié le 08/03/2024 à 09:21

Par AFP

Les entreprises sont désormais prudentes quand il s’agit de licencier. (Photo: 123RF)

Washington — Les créations d’emplois ont surpassé les attentes en février aux États-Unis, mais le taux de chômage a légèrement augmenté, montrant que la situation se rééquilibre sur le marché du travail, dont Joe Biden a vanté la santé durant son discours devant le Congrès.

Le taux de chômage a grimpé en février à 3,9%, son plus haut niveau depuis janvier 2022, contre 3,7% en janvier, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail.

Et 275 000 emplois ont été créés, en hausse par rapport à janvier, puisque les créations d’emplois du premier mois de 2024 ont été révisées à la baisse, à 229 000 contre 353 000 initialement annoncées.

Celles de décembre avaient elles aussi été surestimées, et ont été révisées, à 290 000 contre 333 000.

Les analystes tablaient pour février sur 198 000 créations d’emplois et un taux de chômage stable à 3,7%, selon le consensus de Market Watch.

Les révisions montrent «une croissance de l’emploi moins forte que ce qui était estimé précédemment. Malgré cela, l’économie continue de créer des emplois à un rythme rapide», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics.

Quant aux salaires, ils «se sont modérés après un gain démesuré au début de l’année», a-t-elle souligné, ce qui devrait être vu comme un signe positif par la banque centrale américaine (Fed), qui cherche à faire ralentir durablement l’inflation.

Une pénurie de main-d’œuvre pendant plus de deux ans avait fait flamber les salaires, alimentant la hausse des prix à la consommation.

Après avoir relevé ses taux pour faire ralentir la consommation et ainsi desserrer la pression sur les prix, la Fed envisage désormais de les abaisser dans les mois à venir, ce qui rendra le crédit plus accessible aux ménages et entreprises.

L’inflation «s’est considérablement atténuée», et ce «sans augmentation significative du chômage», a salué mercredi le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une audition à la Chambre des représentants.

 

Licenciements faibles

Le président Joe Biden a lui aussi vanté jeudi soir la bonne santé du marché de l’emploi aux États-Unis, lors de son discours annuel devant le Congrès.

«Quinze millions d’emplois ont été créés en trois ans, c’est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans», a-t-il lancé.

Il espère se faire réélire lors de l’élection présidentielle de novembre, et, dans cette course à la Maison-Blanche, devrait de nouveau faire face à l’ancien président républicain Donald Trump.

Les créations d’emplois dans le seul secteur privé en février ont grimpé par rapport à janvier, mais moins qu’attendu, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.

«L’offre et la demande de main-d’œuvre continueront de se rééquilibrer dans les mois à venir», anticipe Lydia Boussour, économiste pour EY Parthenon.

Échaudées par les difficultés à embaucher et à garder leurs employés, les entreprises sont désormais prudentes quand il s’agit de licencier, même lorsque l’activité économique ralentit.

«Les licenciements restent faibles, ce qui est cohérent avec l’idée selon laquelle (…) les entreprises embauchent et licencient moins de travailleurs que la normale», observe ainsi Krishna Guha, économiste pour Evercore, société de conseil en investissements.

Fin janvier, 8,9 millions de postes étaient vacants, en très légère baisse par rapport à décembre, selon des données publiées, mercredi également, par le département du Travail dans son rapport JOLTS. Il y a eu 3,4 millions de démissions en janvier, là aussi un chiffre sensiblement identique à celui de décembre.

 

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