Depuis janvier, l'aérospatiale, sur laquelle comptaient les économistes pour relancer l'emploi manufacturier, a annoncé des réductions d'effectifs. Pour la première fois en 10 ans, Montréal perdra environ 11 000 emplois en 2009 alors que, en moyenne, le marché de l'emploi progressait de 14 600 postes par année.
Cette réduction dans le secteur manufacturier continuera de plomber le marché de l'emploi. "Les pertes sont plus importantes que prévu, dit Louis Gagnon, économiste chez Desjardins. Les gains d'emplois que nous avions escomptés dans l'aéronautique se produiront en 2010. Il s'agit d'un report des gains."
Mario Lefebvre, directeur, centre d'études municipales, au Conference Board, s'attend, dans la meilleure hypothèse, à une croissance du produit intérieur brut (PIB) manufacturier métropolitain d'au plus 0,5 % cette année. "L'année 2010 sera bien meilleure, dit-il. Je m'attends alors à une croissance du PIB manufacturier de 2 à 2,5 %. Montréal sera en bonne position pour profiter de la reprise économique."
Il fonde son optimisme sur le caractère passager des mises à pied annoncées dans l'aérospatiale, un des secteurs clés de l'économie montréalaise, qui emploie plus de 40 000 spersonnes. "Les carnets de commandes sont garnis, mais ce sont les prises de possession qui sont reportées. Il n'y a pas lieu de jeter l'éponge", précise M. Lefebvre.
Bilan migratoire négatif
Montréal perd, au profit des villes de ses couronnes laurentienne et montérégienne, des citoyens attirés par le coût plus abordable d'une résidence. L'emploi manufacturier se déplace lui aussi vers les terrains industriels à bons prix et bien situés dans les axes autoroutiers. Par exemple, Monpak International et Multibox, deux entreprises montréalaises emploient quelque 200 personnes, qui déménageront cette année dans le parc industriel de l'autoroute 25, à Laval.
Moins de permis de construire
Après deux années de croissance, la valeur des permis de construire dans l'agglomération a baissé de 7,3 %, passant de 2,1 millions de dollars en 2007 à 2 millions en 2008.
"Il faut espérer que le secteur des services et la construction colmateront les brèches", dit M. Gagnon.
L'économie du savoir, les projets de réaménagement urbain, de nouvelles infrastructures en éducation, en santé et en transport devraient maintenir les dépenses en immobilisations entre 12 et 13 milliards de dollars par année en 2009 et 2010.
