L'ancien oligarque russe et magnat du pétrole, Mikhaïl Khodorkovski devrait encore rester derrière les barreaux de longues années. Il a été déclaré lundi coupable de détournement de fonds et de blanchiment d'argent, à l'occasion de son second procès.

Son ancien associé Platon Lebedev a lui aussi été déclaré coupable, au début de la lecture par le juge d'un verdict qui devrait prendre plusieurs jours et déboucher sur l'annonce de la sentence.

Ce verdict intervient deux semaines après les déclarations controversées de Vladimir Poutine à son sujet: le Premier ministre russe, qui était président à l'époque du premier procès de l'oligarque, avait jugé que Khodorkovski était un criminel qui devait rester en prison.

Ce dernier est soupçonné de vouloir maintenir derrière les barreaux jusqu'à après l'élection de 2012 le patron du groupe pétrolier Ioukos, aujourd'hui démantelé.

Khodorkovski, 47 ans, arrive en effet au terme de sa peine de huit années de prison pour fraudes et évasion fiscale. Cette condamnation avait été largement considérée comme une vengeance, l'oligarque étant puni pour avoir osé défier le pouvoir économique et politique du Kremlin de Poutine, et notamment pour avoir financé des partis d'opposition.

Aujourd'hui, une nouvelle condamnation pour détournement et blanchiment de près de 27 milliards de dollars entre 1998 et 2003 pourrait lui valoir de rester en prison jusqu'en 2017 au moins.

Le Parquet russe a accusé Khodorkovski et Lebedev d'avoir détourné le pétrole produit par plusieurs filiales de Ioukos pour le vendre au prix fort à l'étranger. La défense a qualifié de ridicules ces accusations. Et de nombreux témoins, y compris des responsables du gouvernement, ont répété pendant les 20 mois du procès qu'elles étaient improbables, voire absurdes.