De plus en plus d'entreprises canadiennes se tournent vers le biométhane

Publié le 21/02/2022 à 08:19

De plus en plus d'entreprises canadiennes se tournent vers le biométhane

Publié le 21/02/2022 à 08:19

Par La Presse Canadienne

Le biométhane, aussi appelé gaz naturel renouvelable (GNR), est issu de la décomposition de matières organiques. (Photo: La Presse Canadienne)

Calgary — Un nombre grandissant d’entreprises canadiennes investissent dans des projets de biométhane.

Des entreprises comme ATCO Energy Solution, FortisBC ou Enbridge investissent dans ce carburant, la version non fossile du gaz naturel.

Le biométhane, aussi appelé gaz naturel renouvelable (GNR), est issu de la décomposition de matières organiques. 

EverGen Infrastructure est l’une de ces entreprises. Fondée il y a deux ans à peine, elle a déjà construit deux usines de traitements de déchets organiques en Colombie-Britannique. Elle espère pouvoir aussi s’installer prochainement au Québec et en Alberta.

Pour son propriétaire, Chase Edgelow, «les ordures d’un homme sont les trésors d’un autre». Quand il voit des déchets alimentaires ou agricoles, il voit des occasions d’affaires.

«L’humanité doit s’occuper de ses déchets, lance-t-il. On a besoin d’infrastructures, mais on veut aussi réduire les émissions de carbone. Alors, pourquoi gaspiller cette énergie provenant des usines de traitements de déchets en l’envoyant directement dans l’atmosphère?»

Selon la World Biogas Association, les déchets organiques sont responsables d’environ 25% des émissions de méthane, un gaz à effet de serre nuisible, dans le monde.

Les partisans du biométhane croient que le carburant permet de faire d’une pierre deux coups puisque l’exploitation du méthane issu des déchets organiques est une solution alternative au gaz naturel traditionnel. 

Il peut servir à chauffer une maison ou à alimenter un véhicule. Il est compatible avec tous les appareils utilisant le gaz naturel. Il peut circuler dans le réseau existant des oléoducs.

Si le biométhane est plus coûteux que le gaz naturel traditionnel. Toutefois, la demande pour ce produit est en croissance, car les entreprises veulent réduire leur empreinte carbone.

EverGen vend le biométhane à FortisBC qui se vante d’être la première entreprise nord-américaine de commodité à s’être dotée d’un programme de GNR.

FortisBC reçoit du biométhane de 11 autres fournisseurs, ce qui lui donne les ressources pour fournir de l’énergie à environ 200 000 maisons.

Joe Mazza, un vice-président en approvisionnement et développement des ressources chez Fortis BC, dit que son entreprise aime le biométhane parce qu’il est «une solution rentable permettant la décarbonisation». 

Autre avantage: le biométhane est considéré comme un carburant d’appoint, ce qui signifie son exploitation ne requiert pas de grandes transformations sur le plan des infrastructures et des équipements.

«Nous avons construit au cours des décennies un réseau d’oléoduc totalisant une distance de 50 000 km, dit M. Mazza. Tout ce que nous faisons, c’est apporter ce gaz naturel renouvelable vers des infrastructures déjà existantes. Nous n’avons pas à en construire de nouvelles que nos clients seraient obligés de payer.»

Les gouvernements contribuent à la popularité grandissante du biométhane. Au Québec, par exemple, la réglementation établit que la proportion de gaz naturel renouvelable distribuée dans le réseau gazier devra s’élever à 5% à partir de 2025. Cette proportion pourrait être augmentée à 10% en 2030.

En Colombie-Britannique, la cible est de 15% d’ici 2030.

«Le marché des carburants propres est vraiment dynamique et évolue rapidement», souligne Justin Heskes, le directeur du développement commercial chez ATCO Energy Solutions. L’entreprise construit actuellement sa première usine de traitement de biométhane à Vegreville, en Alberta. Elle compte utiliser une combinaison de fumier d’un parc d’engraissement et les déchets placés dans les poubelles de récupération. 

«Ce qui alimente le marché canadien, c’est que des entreprises dans un certain nombre de juridictions examinent les façons d’ajouter des carburants propres à leur réseau, ajoute M. Heskes. Elles sont prêtes à acheter ces carburants à un prix qui permettra de rentabiliser la production.»

ATCO compte ajouter un certain nombre d’installations de production de biométhane au cours des prochaines années. Selon M. Heskes, les entreprises croient que le biométhane jouera un rôle important dans la transition vers des énergies plus propres et dans l’atteinte des cibles canadiennes de réduction de GES.

«La spécificité du biométhane est que son exploitation est possible maintenant, dit-il. Si on examine les autres énergies propres, comme l’hydrogène, on constate un échéancier plus long qui en retarde son exploitation. Le biométhane est disponible maintenant, c’est la raison pour laquelle nous l’aimons vraiment.»

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