Claude Béchard prévient les agriculteurs : la période du «bar ouvert» est finie

Publié le 25/06/2010 à 07:02

Claude Béchard prévient les agriculteurs : la période du «bar ouvert» est finie

Publié le 25/06/2010 à 07:02

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Le ministre Claude Béchard prévient les agriculteurs : la période du « bar ouvert » est bel et bien terminée.

Le ministre de l'Agriculture doit arbitrer la guerre qui oppose depuis des mois les producteurs à leur assureur. Il promet de trancher dans quelques semaines, pour mettre fin à l'incertitude, mais il prépare les producteurs au pire.

Pour l'Union des producteurs agricoles (UPA), c'est un « coup de masse » qui pourrait « déstructurer » l'agriculture en région.

Le conflit met en scène le syndicat agricole et son assureur, la Financière agricole du Québec (FADQ), un organisme paragouvernemental qui compense les pertes des exploitants.

La Financière a resserré ses règles pour résorber ses manques à gagner, qui se sont élevés à 1,75 milliard $ en 2009. Le gouvernement lui demande maintenant de s'autofinancer. L'UPA a accepté la majorité des nouvelles mesures, mais refuse d'encaisser 85 millions $ supplémentaires en compressions décidées ce printemps.

Depuis, les tentatives de rapprochement ont échoué et les producteurs demandent au ministre de trancher. Toutefois, M. Béchard invoque la prudence et penche davantage en faveur des calculs conservateurs de la FADQ, pour éviter tout dépassement de coûts.

Selon lui, il faut que les agriculteurs comprennent qu'on ne peut plus dépasser l'enveloppe annuelle de 630 millions $ prévue pour compenser les producteurs en cas de pertes.

« Nous, on a mis un plafond sur lequel on n'a pas bougé, a commenté M. Béchard en entrevue. La question est de savoir si on met les freins avant, pour éviter d'arriver à ces 630 millions, ou si on ne met pas de frein, et quand on arrivera, on frappera le mur. (...) Je n'ai aucune marge de manoeuvre. J'aime mieux prévenir que guérir. »

Le ministre craint que des producteurs agricoles dans certains secteurs en situation difficile finiront par venir cogner à sa porte, avec l'espoir de lever le plafond de 630 millions $, si on retient les scénarios de l'UPA.

« Il faut être prudent et c'est ça qu'il faut que les agriculteurs comprennent. Avant, c'était un bar ouvert, il n'y avait pas de limites. On payait tant qu'on devait payer, mais là, ce n'est plus ça. Il faut que tout le monde soit bien conscient qu'il y a quelqu'un, quelque part, qui paie au bout du compte. »

Aux yeux du président de l'UPA, Christian Lacasse, « l'acharnement » du gouvernement est « incompréhensible ».

Les producteurs comprennent que Québec ne veut pas étirer l'enveloppe et ils ne veulent pas davantage d'argent, a-t-il assuré, en ajoutant qu'ils se sont même engagés à ne pas demander un sou de plus que les 630 millions $ annuels pour les cinq prochaines années.

« Je ne sais pas ce qu'il faut de plus pour rassurer le gouvernement », s'est-il demandé, dans une entrevue téléphonique. Il estime que les projections de l'UPA sont « réalistes », tandis que celles du gouvernement et de la FADQ sont trop conservatrices.

M. Lacasse demande l'abandon d'une nouvelle méthode de calcul des coûts de production, qui sert à évaluer le montant des compensations à verser. Comme ce nouveau calcul est fondé sur un échantillon de fermes plus performantes, l'UPA juge qu'il pénalise notamment les exploitations dans les régions périphériques, qui ont des coûts de production plus élevés.

Au bout du compte, les producteurs de l'UPA auraient ainsi 85 millions $ de réductions supplémentaires à absorber.

Christian Lacasse soutient que la mesure, qui vise à améliorer le rendement des exploitations, va plutôt « déstructurer l'agriculture » de régions telles que le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Gaspésie, l'Abitibi et le Bas-Saint-Laurent.

Des producteurs vont tout simplement abandonner. « C'est un coup de masse », a-t-il conclu.

 

 

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