«C'est la pire catastrophe naturelle de l'histoire du Brésil»

Publié le 20/11/2015 à 15:06

«C'est la pire catastrophe naturelle de l'histoire du Brésil»

Publié le 20/11/2015 à 15:06

Par AFP

Photo: Métro (Felipe Dana / The Associated Press)

La coulée de boue et de déchets miniers qui a enseveli le 5 novembre un village et contaminé le bassin du fleuve Doce, dans le sud-est du Brésil, est la pire catastrophe environnementale de l'histoire du pays, a affirmé vendredi la ministre de l'Environnement.

«Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau», a expliqué la ministre, Isabelle Teixeira, dans un entretien accordé à O Globo.

«Les lois environnementales sont actuellement insuffisantes pour faire face à un accident de cette ampleur», a-t-elle ajouté, réclamant des changements législatifs pour parer à des désastres comme celui-ci, qui a laissé 280.000 personnes sans eau et a tué des milliers d'animaux.

Selon elle, la réhabilitation de ce bassin prendra 30 ans.

La rupture le 5 novembre d'un barrage contenant les déchets du processus d'extraction du fer dans l'état de Minas Gerais a provoqué un torrent de boue qui a ravagé en quelques minutes un village de 630 habitants, tuant 12 personnes et faisant 12 disparus.

Les 62 millions de m3 de boue visqueuse - l’équivalent de 24 piscines olympiques, précise le journal Folha de S. Paulo. NDLR- se sont ensuite déversés dans le fleuve et a progressé sur des centaines de kilomètres à travers les Etats de Minas Gerais et Espiritu Santo.

Il est prévu qu'elle atteigne la mer vendredi ou samedi.

Le barrage qui a cédé, l'un des 750 de cet Etat du Brésil, appartenait à la société minière brésilienne Samarco, détenue à parts égales par l'entreprise brésilienne Vale et l'anglo-australienne BHP Billiton.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a estimé que les trois entreprises étaient solidairement responsables de cette tragédie.

Le célèbre photographe Sebastiao Salgado, propriétaire d'une ferme et dont l'"Institut Terra" dirige un projet pour la réhabilitation du fleuve Doce, a parcouru la zone dévastée et rencontré les autorités, présentant une stratégie pour nettoyer le fleuve, d'un coût de 100 milliards de réais (27 milliards de dollars).

«Tout est mort. Le fleuve est maintenant un canal stérile et rempli de boue», a-t-il témoigné auprès de O Globo.

Une amende

Face à ce désastre, les autorités brésiliennes ont infligé une nouvelle amende, de 30 millions de dollars, à la compagnie minière Samarco, responsable du barrage. Cette amende a été imposée par le secrétariat à l'environnement de l'Etat du Minas Gerais, après cette catastrophe survenue dans le sud-est du pays.

Elle est «destinée à réparer les dommages causés à l'environnement», a confirmé jeudi à l'AFP le service de presse de Samarco, entreprise détenue à parts égales par les multinationales minières brésilienne Vale et anglo-australienne BHP Billiton.

Lundi, Samarco s'était engagée à débourser au moins 260 millions de dollars pour les dégâts environnementaux dont les séquelles pourraient s'étaler sur cent ans, selon les experts.

La justice brésilienne avait déjà annoncé vendredi dernier le gel de 78 millions de dollars des comptes de Samarco pour «dédommager» les victimes, qui s'ajoutait à l'amende «préliminaire» de 67 millions de dollars infligée par l'Institut brésilien de l'Environnement (Ibama, gouvernemental).

La justice fédérale de l'Etat d'Espirito Santo a sommé Samarco de stopper la coulée de boue en 24 heures, sous peine d'amende de 2,6 millions de dollars par jour. 

Selon la compagnie, «les barrières (flottantes) seront installées à des endroits stratégiques, sur les berges du fleuve, dans le but de préserver la faune et la flore locales». Samarco a par ailleurs reconnu mardi le risque de rupture de deux autres barrages au même endroit et des blocs de roche sont en train d'y être placés pour renforcer leur structure.

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