Les implications économiques de l'attaque de l’Iran sur Israël

Publié le 15/04/2024 à 11:50

Les implications économiques de l'attaque de l’Iran sur Israël

Publié le 15/04/2024 à 11:50

Par John Plassard

Quels sont les répercussions économiques ?

Le conflit entre Israël et le Hamas a des répercussions importantes sur l’économie mondiale, surtout si l’Iran s’implique plus directement dans le temps.

En voici quelques points clés:

• Prix de l’énergie: Le rôle de l’Iran dans le conflit est crucial, car il contrôle le détroit d’Ormuz, un passage maritime critique où transitent environ 20 à 30% des stocks mondiaux de pétrole. Si le conflit s’aggrave et touche les principaux pays producteurs de pétrole, comme l’Iran, les coûts de l’énergie pour les entreprises et les ménages pourraient grimper en flèche en raison des interruptions d’approvisionnement. La hausse des prix de l’énergie entraverait les efforts des banques centrales pour gérer les pressions inflationnistes dans le monde entier.

• Tensions commerciales mondiales: Toute perturbation de l’approvisionnement en pétrole pourrait exacerber les tensions commerciales mondiales existantes. Les entreprises fortement dépendantes des ressources énergétiques pourraient être confrontées à des difficultés, ce qui aurait une répercussion sur les chaînes d’approvisionnement et les coûts de production.

• Hezbollah et Hamas: Si le Hezbollah continue de se sentir menacé par Israël, une implication plus profonde de l’Iran dans le conflit pourrait devenir envisageable. Un tel scénario pourrait conduire à un événement économique catastrophique.

En résumé, la participation de l’Iran au conflit entre Israël et le Hamas pourrait affecter les marchés de l’énergie, le commerce mondial, la dynamique de l’inflation et raviver la situation géopolitique.

 

Quels sont les actifs qui sont à surveiller ?

L’implication de l’Iran dans le conflit actuel entre Israël et le Hamas pourrait avoir une répercussion sur divers actifs et marchés.

Voici quelques domaines susceptibles d’être affectés :

• Le prix du pétrole: L’Iran contrôle le détroit d’Ormuz, un passage maritime essentiel pour le transport du pétrole. Toute escalade impliquant l’Iran pourrait perturber l’approvisionnement en pétrole, ce qui entraînerait une hausse des prix de l’énergie au niveau mondial. Le prix du baril de pétrole a fortement progressé vendredi sur la rumeur d’une intervention ce week-end avant de quelque peu se dégonfler. La tendance haussière devrait se poursuivre.

• Marchés des matières premières: En fonction des régions concernées, d’autres produits de base peuvent également connaître une certaine volatilité en raison des tensions géopolitiques.

• L’or: Les investisseurs considèrent souvent l’or comme une valeur refuge en période de volatilité des marchés. Si le conflit s’intensifie, la demande d’or pourrait augmenter, les investisseurs cherchant à se mettre à l’abri. L’or a touché un nouveau plus haut historique vendredi.

• Le bitcoin: Le bitcoin et d’autres cryptomonnaies ont fortement chuté après l’attaque de l’Iran contre Israël. Le cours du bitcoin a chuté d’environ 67 000 $US à 61 625 $US, réduisant à néant plus de 130 millions de dollars de capitalisation boursière dans les minutes qui ont suivi l’attaque avant de se redresser. Rappelons ici que l’histoire récente nous a montré que les cryptomonnaies agissaient comme des actifs risqués.

 

 

• Actions des secteurs de la défense et de l’aérospatiale: les entreprises actives dans les secteurs de la défense et de l’aérospatiale pourraient susciter un intérêt accru. La défense réussie d’Israël contre l’attaque de l’Iran pourrait renforcer la confiance dans ses capacités militaires, ce qui pourrait profiter aux valeurs connexes.

• Les devises: le conflit peut avoir une répercussion sur les taux de change, en particulier pour les monnaies des pays directement impliqués ou de ceux qui ont des intérêts importants dans la région. On songe aussi aux devises refuges telles que le CHF et l’USD.

• Marchés boursiers régionaux: les marchés boursiers du Moyen-Orient, en particulier Israël et les pays voisins, pourraient connaître des fluctuations en fonction des développements géopolitiques. Par contre des marchés comme la Suisse (SMI) considérés comme plus défensifs pourraient être «soutenus».

• La volatilité: la volatilité qui semblait «morte» depuis novembre 2023 vient de se réveiller. Le VIX (indice de la peur) vient de dépasser les 17 points pour la première fois depuis octobre 2023 et pourrait poursuivre son ascension en cas de représailles israéliennes sur l’Iran après les attaques de ce week-end.

 

 

Enfin comment ne pas parler de la prime de risque géopolitique. Les investisseurs peuvent exiger une prime de risque plus élevée pour les actifs de la région en raison de l’incertitude et des tensions géopolitiques. Bref, en cas d’implication (de poursuite de l’implication) de l’Iran, de nombreux actifs pourraient en subir les répercussions.

 

Synthèse

Aujourd’hui, il est possible que toute réponse n’inclue pas une attaque à grande échelle sur le territoire iranien lui-même, limitant ainsi les chances d’une nouvelle escalade. Rappelons qu’historiquement, la République islamique n’a pas d’appétit pour les frictions, même de faible intensité, qui pourraient conduire à un conflit direct avec ses adversaires.

Une conflagration régionale risquerait non seulement d’endommager son réseau d’influence, mais aussi d’affaiblir le régime islamique lui-même, au point de remettre en cause son existence. Ces risques, dont les dirigeants iraniens sont parfaitement conscients, pourraient expliquer la «retenue» de leur engagement qui intègre naturellement la question de leur recherche nucléaire.

 


Ce texte est tiré de l’infolettre quotidienne de John Plassard, gracieuseté de Mirabaud

 

** Veuillez prendre note que les visuels de notre expert sont présentés en anglais à titre informatif et ne peuvent être traduits par notre équipe. Merci de votre compréhension.

 

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