10 questions pour s'y retrouver

Publié le 13/11/2010 à 00:00, mis à jour le 12/11/2010 à 10:40

10 questions pour s'y retrouver

Publié le 13/11/2010 à 00:00, mis à jour le 12/11/2010 à 10:40

6 Qui sont les acheteurs potentiels ?

Parmi les principaux acheteurs, on retrouve les banques et les fonds d'investissement, tels que le Greening Canada Fund. Certains sont des joueurs importants, comme Golman Sachs à New York ou le Crédit Suisse.

Le marché possède également son lot de spéculateurs. " Ils achètent du carbone dans l'espoir de le revendre à profit ", explique M. Legault. Une certaine connaissance du marché est toutefois nécessaire pour être en mesure de savoir si le prix proposé par l'acheteur est raisonnable. Dans le doute, les entreprises devraient traiter avec un courtier. " C'est vraiment du bouche à oreille. Ce marché est encore assez petit. La communauté reste réduite ", observe Mme Dagicour, qui dit recevoir fréquemment des appels d'entreprises ayant des crédits à vendre.

7 Faut-il être un grand émetteur pour s'enrichir avec ses crédits ?

" Actuellement, la pertinence du marché du carbone est beaucoup plus grande pour le grand émetteur que pour la PME. Mais, au fur et à mesure que le gouvernement dévoilera ses intentions et que le régime se mettra en place, il est possible que cela évolue ", estime Jean Piette, avocat chez Ogilvy Renault, qui conseille aux PME d'attendre pour l'instant. Par contre, les occasions d'affaires du petit émetteur découleront de projets menés sur une base volontaire, dans le but de marchander ou de vendre des crédits compensatoires. " Si vous êtes capable d'aller chercher 1 000 tonnes de réduction et que la tonne se vend 20 $, eh bien, il y a 20 000 $ à aller chercher là ! " commente le juriste.

Les occasions d'affaires intéressantes concernent donc surtout un groupe d'émetteurs : " les entreprises qui, à la base, avaient déjà une grosse empreinte de carbone et qui ont des projets entraînant des réductions importantes ", ajoute M. Legault.

8 Quels sont les autres avantages ?

" Le marché du carbone est un attrait ou un incitatif supplémentaire, mais, la plupart du temps, les projets peuvent permettre aux entreprises de réduire les coûts de leurs activités ou de leur production ", souligne François Roberge, directeur au soutien à l'innovation, chez Enviro-Accès.

" La plupart du temps, il y aura un rendement de l'investissement dans ces projets. Donc, ne serait-ce que sur le plan de la démarche d'affaires, le marché du carbone peut permettre de gagner de l'argent en vendant ses crédits, mais aussi de réaliser des économies et d'améliorer son image ", ajoute-t-il.

Roger Fournier, premier directeur principal, environnement et gaz à effet de serre chez Raymond Chabot Grant Thornton, ajoute que plusieurs entreprises ont mis en place des projets par le passé, comme un programme de compostage ou un remplacement d'une vieille chaudière, et ne savent pas qu'elles peuvent faire une pierre deux coups et générer des crédits à vendre. À son avis, il y a là d'importantes sommes d'argent à gagner.

9 Le marché est-il plus favorable aux vendeurs qu'aux acheteurs ?

" Le marché n'est pas risqué pour le vendeur, parce que son risque est inhibé le jour où il fait sa transaction ", estime Yves Legault. Et la mise en place d'un possible marché réglementé du carbone soulève l'enthousiasme des spéculateurs, parce qu'il s'accompagne assurément d'une hausse du prix des crédits.

" C'est un marché qui est tributaire des aléas et de l'humeur de nos politiciens ", estime M. Legault. En effet, les prix risquent de s'apprécier si, et seulement si, les réglementations, actuellement sur les tables à dessin, se traduisent en lois et règlements.

C'est justement le pari que font les spéculateurs. " Les crédits de carbone se vendaient autour de 6,25 $ en septembre. Les personnes qui font ces transactions espèrent qu'un marché réglementé fera en sorte que la tonne de crédit de GES se vende ultimement à 12, 15 ou 20 $ ", explique l'avocat Jean Piette.

Mais le risque est élevé. Les acheteurs actuels font donc le plein de crédits dans l'espoir de les revendre à profit, et que les unités qu'ils se procurent seront reconnues, point fondamental sur lequel ils n'ont cependant aucune garantie. " En aucun cas je ne recommanderais à une petite société d'acheter des crédits de carbone. Cela serait tout à fait suicidaire, parce que ce marché est beaucoup trop à risque ", commente M. Legault.

10 Quelles précautions prendre avant de se lancer ?

Tant les grands émetteurs visés par la réglementation que les entreprises qui espèrent vendre des crédits compensatoires peuvent être tentés de prendre les devants, avant que les crédits prennent de la valeur. Roger Fournier conseille de prendre en considération trois facteurs importants.

D'abord, les standards des crédits. Il existe plusieurs protocoles et mécanismes de quantification, de vérification et de certification, actuellement, sur les marchés internationaux. Pour l'instant, seuls les crédits certifiés par le MDP du protocole de Kyoto, qui s'avère le plus haut standard, sont assurés d'être reconnus par la WCI.

Ensuite, les dates des projets. Le programme de la WCI prévoit que les projets ayant eu lieu entre le 1er janvier 2008 et le 1er janvier 2012 pourront donner lieu à des crédits pour actions hâtives. Ainsi, tout crédit émis pour les années précédentes ne sera pas reconnu en vertu de la réglementation.

Enfin, les types de projets. Seuls les crédits issus de projets effectués dans les secteurs agricole, forestier et des matières résiduelles seront admissibles au statut compensatoire. " Les entreprises qui décident d'acheter des crédits maintenant à 4 ou 5 $ ont intérêt à choisir parmi ces trois types de projet ", précise Roger Fournier.

" Les entreprises qui seront prochainement réglementées ont tendance à attendre les projets de règlement pour pouvoir mieux se positionner. Par contre, celles qui font des actions sur une base volontaire n'ont pas trop d'inquiétudes à avoir, à part de s'assurer de faire une vérification diligente qui confirme que les crédits qu'elles achètent représentent réellement une réduction ", estime Florence Dagicour, de Fasken Martineau.

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