Le gouvernement doit protéger les pharmacies, dit Jean Coutu

Publié le 04/10/2011 à 18:06, mis à jour le 04/10/2011 à 18:08

Le gouvernement doit protéger les pharmacies, dit Jean Coutu

Publié le 04/10/2011 à 18:06, mis à jour le 04/10/2011 à 18:08

Par Marie-Eve Fournier

[Photo : Benjamin Nantel]

Le grand patron du Groupe Jean Coutu, François Jean Coutu, invite le gouvernement à être prudent lorsqu’il touche à la rémunération des pharmaciens.

« C’est facile pour le gouvernement de peser sur un bouton et de baisser ses tarifs. Mais il ne réalise pas quels sont les services que nous fournissons à la population. Au Canada, nous avons le système de distribution de médicaments le plus efficace du monde. Il faut le protéger. Il faut s’assurer qu’il ne sera pas fragilisé par des réformes », a-t-il affirmé au cours d’une conférence téléphonique avec des analystes visant à commenter les résultats du 2e trimestre.

« C’est une solution facile de réduire le prix des génériques, d’ailleurs j’encourage le gouvernement à le faire, à négocier, parce que c’est un gros acheteur, a-t-il poursuivi au cours d’un entretien avec LesAffaires.com. Mais sur le plan de la rémunération, il faut faire attention (…) parce que c’est avec cet argent que les pharmaciens donnent de nouveaux services à la population. Et on l’a bien rendu. La preuve c’est qu’au Québec, on remplit plus de 220 millions d’ordonnances par année. Avez-vous déjà entendu parlé de files d’attentes de 5 ou 6 heures ? Notre système est très efficace ».

Le 30 septembre, le gouvernement de la Colombie-Britannique a annoncé son intention de revoir la réglementation entourant le prix des médicaments génériques. Il espère ainsi épargner encore davantage. Cela ne touchera pas Jean Coutu, qui n’exploite pas de magasins dans cette province. Mais rien n’empêcherait le gouvernement du Québec de répliquer la stratégie de la province dirigée par Christy Clark, afin de maintenir l’équilibre, croit l’analyste Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD.

D’ailleurs, il a écrit dans une note aux investisseurs que « le risque de voir de nouveaux changements à la réglementation au Québec pourrait mettre de la pression sur le titre de Jean Coutu ».

À son deuxième trimestre terminé le 27 août, le Groupe Jean Coutu a déjà été forcé de composer avec la réduction du prix des médicaments génériques (à 30 % des prix de l'innovateur, depuis le 21 avril dernier) décrétée par Québec. Malgré tout, l’augmentation du nombre de prescriptions lui a permis d’augmenter ses revenus dans la section pharmaceutique de 3 % (+ 0,8 % dans les magasins comparables).

Comment l’entreprise compose-t-elle avec cette déflation qu’elle ne contrôle pas ? « On ne peut pas faire grand chose du côté des médicaments car c’est le gouvernement qui décrète les prix. Mais dans la partie commerciale, on tente d’augmenter les ventes en étant plus dynamiques avec des promotions. Par exemple, on lance des concours pour gagner des voyages à New York ou au Costa Rica. C’est quelque chose que les gens aiment beaucoup. Ça les fait rêver un peu », répond le fils du plus célèbre pharmacien du Québec.

Dans la section commerciale, les ventes ont d’ailleurs crû de 3,7 % (+ 2% dans les magasins comparables) au 2e trimestre. La transaction moyenne est passée de 15,80 $ à 16,40 $ par rapport à la même période un an plus tôt. Selon François Jean Coutu, la popularité du programme de récompenses Air Miles a aussi contribué à ces résultats positifs.

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