Vitrine du détail: Des microdistilleries freinées par la loi


Édition du 22 Février 2014

Vitrine du détail: Des microdistilleries freinées par la loi


Édition du 22 Février 2014

Un projet de loi déposé

Léon Courville aimerait bien lui aussi distiller une grappa (eau-de-vie) à son vignoble Domaine Les Brome, à Lac-Brome, à partir des résidus de raisins. Et créer une coopérative dans son patelin pour écouler la production locale.

De plus, l'ancien banquier voudrait que les restaurants de type «apportez votre vin» soient autorisés à vendre des vins et des alcools du terroir québécois. «Je serais bien plus gros si la SAQ me mettait moins de bâtons dans les roues, lance M. Courville. Après tout, c'est bien de développement régional qu'il s'agit, non ?»

Ce souhait et d'autres sont contenus dans le projet de loi 395 (Loi modifiant la Loi sur la Société des alcools du Québec et la Loi sur les permis d'alcool) déposé le 7 juin dernier par Stéphane Billette, député libéral de Huntingdon.

«Le gouvernement ne doit pas seulement penser aux dividendes de la SAQ, mais au développement régional aussi, croit M. Billette. Il faut que les dirigeants de la SAQ comprennent que faire la promotion des produits du terroir, ça fait aussi partie de sa mission.»

Son projet de loi propose de permettre aux dépanneurs de vendre des vins du Québec, ce qu'ils ne peuvent faire actuellement, et aux distillateurs de vendre sur le lieu de production, de créer des coopératives régionales et de vendre des alcools produits au Québec dans les restaurants «apportez votre vin».

«La prochaine étape sera que le leader du gouvernement rappelle le projet. Je n'ai aucun moyen de savoir s'il va le faire et, si oui, quand», indique M. Billette.

Une occasion manquée

En 2008, Stéphan Ruffo et deux amis ont lancé Les Distillateurs Subversifs, à Saint-Alexandre, sur la Rive-Sud de Montréal. Quatre ans de labeur plus tard, leur première création, le gin Piger Henricus, a été très bien accueillie par la critique. Le but de M. Ruffo n'est pas de vendre sur le lieu de production ; son modèle d'entreprise exclut l'écotourisme. Mais il croit que le Québec ratera une belle occasion s'il maintient une loi selon lui complètement dépassée. «Il y a beaucoup de microbrasseurs et de vignerons qui attendent que la loi change pour se lancer dans la microdistillation», soutient M. Ruffo, en écho aux propos de Michel Jodoin.

«La SAQ souhaite de la constance dans l'approvisionnement et ne veut pas que les microdistillateurs vendent tout leur stock sur les lieux de production en été», ajoute M. Ruffo.

«Nous pouvons vendre notre cidre sur les lieux de production, mais pas notre gin. Or, lancer un spiritueux nécessite des investissements assez importants. Si on n'est pas certains que la SAQ va accepter de le vendre, on ne prendra généralement pas le risque, explique Charles Crawford, propriétaire du Domaine Pinnacle. Si on ne fait rien, on va être envahis par les produits américains.»

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