«Nous ne viendrons à bout des nouveaux défis mondiaux qu'à condition que tous se rendent bien compte de la nécessité de changements cardinaux réels, d'une perestroïka mondiale», lance-t-il dans un article publié dans le Washington Post.
Qui doit être l’initiateur d’un si vaste projet? Les Etats-Unis, selon M. Gorbatchev.
Ainsi, la crise actuelle que traverse le monde entier n’est pas seulement économique et financière, mais politique. Et les leaders politiques des plus grands pays du monde doivent en prendre compte au plus vite, en lançant chacun leur propre perestroika. Barack Obama se devrait de montrer l’exemple.
«Il faut démilitariser l’économie»
Une perestroika? Cela signifierait aujourd’hui d’édifier un nouveau modèle politique «respectueux des besoins de la société et du bien public», dont l’objectif serait d’assurer «un environnement plus sain, une infrastructure et des transports en commun opérationnels, des systèmes d'éducation et de santé efficaces, un logement accessible», écrit M. Gorbatchev.
«Il est temps de trouver le bon rapport entre l'Etat et le marché, d'intégrer les facteurs sociaux et écologiques, bref de démilitariser l'économie», indique-t-il, en soulignant une fois de plus que Washington avait un grand rôle à jouer à cet égard.
Cela dit, plusieurs estiment aujourd’hui que la perestroika menée par M. Gorbatchev a été un échec sur de nombreux plans, et a mené en fait l’Urss a la destruction et non à la rénovation. Alors, à quoi répéter les erreurs du passé?
À ces critiques, M. Gorbatchev rétorque que la perestroïka soviétique n'a pas été menée à bout à cause de la tentative de putsch d'août 1991, et suite à un arrangement entre les leaders russe, ukrainien et biélorusse pour liquider l'Urss.
À l'époque, l'Occident avait interprété la disparition de l'Urss comme sa victoire la plus complète, et avait conclu que l'Europe et l'Amérique n'avaient pas besoin de changements. «Pourtant, la crise économique de 2008-2009 a montré que le nouveau modèle occidental ne profitait essentiellement qu'aux super-riches», estime l'ex-président soviétique.
Avec RIA Novosti.
