Ainsi, de 2009 à 2018, quelque 2 900 avions régionaux devraient être vendus, pour un montant total d’environ 66 milliards de dollars américains. Cela représente 1 730 jets régionaux, pour un montant de 47 milliards de dollars américains, ainsi que 1 170 avions turbopropulsés, pour 19 milliards de dollars américains, selon le cabinet américain d’analyse aérospatiale.
«Ces chiffres sont 8% inférieurs à la période 1999-2008, qui est généralement perçue comme l’âge d’or du secteur des avions régionaux», dit Richard Aboulafia, vice-président, analyses, de Teal Group.
Chute de la part de marché de Bombardier
«Aujourd’hui, le marché est amorphe, et aucun signe de croissance ne pointe à l’horizon», ajoute M. Aboulafia, en pointant plusieurs freins comme le coût encore élevé d’exploitation pour les transporteurs et certaines tensions entre constructeurs et transporteurs.
«En fait, la seule partie du marché appelée à croître dans les années à venir concerne les avions turbopropulsés, à l’image des ATR et des Bombardier», soutient l’analyste.
Embraer devrait tirer son épingle du jeu, qui détient actuellement 56% du marché des avions régionaux. De son côté, Bombardier ne cesse de se faire distancer, sa part étant passée de 72% en 2003 à seulement 31% aujourd’hui, selon Teal Group.
Sentant le vent venir, Embraer et Bombardier semblent miser de moins en moins sur ce marché moins porteur que d’autres. «En se lançant dans le programme CSeries, Bombardier s’attaque à un autre marché, plus dynamique. Quant au Brésilien, il vise maintenant davantage sur les jets d’affaires et le transport militaire», dit M. Aboulafia.
Avenir prometteur pour le SuperJet 100
Alors, quel avenir pour les trois nouveaux joueurs qui visent le secteur des avions régionaux? Mitsubishi, avec son MRJ, Sukhoi, avec son SuperJet 100, et Comac, avec son ARJ21, veulent en effet profiter du «relâchement» des deux grands par rapport à ce secteur.
«Le SuperJet 100 se trouvera une niche, alors que les deux autres n’auront qu’une présence marginale sur le marché», prévoit M. Aboulafia.
