Fraude : d'autres cas célèbres dans le monde

Publié le 14/07/2009 à 00:00

Fraude : d'autres cas célèbres dans le monde

Publié le 14/07/2009 à 00:00

Japon : La monnaie fictive de Nami

Le Bernard Madoff du Japon se nomme Kazutsugi Nami. À lui seul, ce président d’entreprise de 75 ans aurait escroqué 37 000 victimes pour une jolie somme oscillant entre 126 et 226 milliards de yens (1,5 à 2,7 milliards de dollars canadiens).

Sa technique est simple. Kazutsugi Nami approchait des investisseurs et leur promettait des rendements annuels de 36%. Ce n’est pas tout. Il avait également mis en circulation une monnaie virtuelle, « l’enten ». Son nom est une combinaison des deux idéogrammes signifiant "yen" et "paradis". Cette monnaie devait, selon ses dires, être transformée en devise mondiale unique. Les « enten » étaient utilisables dans plusieurs hôtels, bazars et magasins en payant avec son téléphone portable, ou bien sur des sites de vente en ligne.

Le mode de fonctionnement était le suivant : pour un minimum de 100 000 yens (1200 dollars canadiens), les souscripteurs recevaient une somme équivalente en «enten». Ceux-ci pouvaient théoriquement récupérer leur investissement au bout d'un an. S'ils décidaient de le laisser entre les mains Kazutsugi Nami, leur stock «d'enten» était renouvelé sans qu'ils aient à verser une nouvelle somme d'argent.

Évidemment, le temps a eu raison de cette stratégie frauduleuse. Début 2007, l'entreprise a cessé de verser les intérêts aux investisseurs et de racheter les «enten» aux commerces partenaires de l'opération. Elle a ensuite licencié tout son personnel.

Kazutsugi Nami et 21 de ses collaborateurs ont finalement été arrêtés. Au sujet des fonds des nouveaux investisseurs qu’il utilisait pour rémunérer les plus anciens - le schéma classique de la chaîne Ponzi – Kazutsugi Nami a simplement affirmé : « C'est ce que font toutes les entreprises. Ce n'est pas une fraude. »

Colombie : L’argent facile de Suarez

Novembre 2008. «Adieu. Merci, bande d'idiots, de nous avoir crus», pouvait-on lire sur un écriteau accroché sur la porte de l’agence colombienne Proyecciones DRFE située dans la ville de Pasto.

Cette société serait à l'origine d’une des plus spectaculaires débâcles de «pyramides financières». Fondée en 2004 et dirigée par un certain Carlos Alfredo Suarez, ancien employé de parking, Proyecciones DRFE a ouvert plus de 60 agences en Colombie.

Après avoir gagné la confiance d’investisseurs et d’épargnants, elle a tout simplement détourné l’argent afin que les dirigeants puissent l'empocher. La police affirme avoir arrêté la gérante de l'agence de la ville de Pereira, qui tentait de prendre la fuite en possession de 5 milliards de pesos (2,8 millions de dollars canadiens) en liquide.

Les économistes et les pouvoirs publics tentent d'évaluer l'ampleur du phénomène des pyramides financières de ce type en Colombie. Ils évoquent le chiffre de 500 000 épargnants touchés et estiment que le montant de la fraude pourrait atteindre 2 000 milliards de pesos (1,1 million de dollars canadiens).

Inde : la comptabilité créative de Raju

Ramalinga Raju serait à l’origine de la plus grande fraude de l’Inde. Jusqu'à sa démission en mars dernier, le fondateur et grand patron de Satyam – quatrième groupe indien de logiciels et services informatiques – n’a pas hésité à maquiller ses livres comptables pour gonfler la valeur de son encaisse et ainsi montrer des profits compétitifs.

En fait, 94% des chiffres des livres étaient fictifs. Pourtant, l’entreprise cotée à Bombay et à New York prétendait suivre les règles comptables indiennes et américaines. Pour preuve : ses activités comptables étaient vérifiées par une grande firme internationale. Durant le gros de la bulle technologique, Satyam montrait des profits à la hausse de 50% à tous les trois mois.

Pourquoi cette manipulation? Ramalinga Raju, le principal intéressé, avance : « La pression pour soutenir la croissance et pour répondre aux attentes des investisseurs et des actionnaires (…) explique pourquoi Satyam a maquillé sa comptabilité. »

L’onde de choc est notable. Le scandale qui secoue Satyam «est un événement d'une magnitude effrayante et le premier du genre », a avancé C.B. Bhave, président du gendarme des Bourses d'Inde, le Sebi, cité par l'agence Press Trust of India.

« C'est inquiétant et perturbant, comme un coup de poing qui vous laisse inconscient. La fraude va avoir un impact à court terme » sur le secteur, a commenté pour l'AFP Bharat Iyer, expert de la banque JP Morgan, qui conseillait déjà de "vendre" le titre depuis la crise économique internationale.

Le secteur de l’informatique, évalué à 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel et qui a longtemps profité de l'essor des délocalisations, souffre depuis deux ans de la hausse des salaires des ingénieurs indiens et de l'effondrement des commandes de clients américains.

Source : TF1, Le Monde, AFP, AP, Agence Press Trust of India, Courrier international

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