CN : un transporteur écologique

Publié le 12/12/2008 à 00:00

CN : un transporteur écologique

Publié le 12/12/2008 à 00:00

Par François Rochon

Journal Les Affaires - Le transport ferroviaire est-il un bon choix environnemental ?

Normand Pellerin - C'est le plus économe en énergie. En fait, il utilise 11 fois moins de carburant pour transporter une tonne de marchandises par kilomètre que le transport par camions. Plus précisément, il faut seulement un litre de carburant pour transporter une tonne de marchandises par chemin de fer sur une distance de 197 kilomètres. C'est le meilleur choix environnemental pour les longues distances.

Nous offrons aussi un service intermodal, qui combine le transport par rail et par camion, pour livrer la marchandise jusqu'à sa destination finale.

Selon l'Environmental Protection Agency des États-Unis, le transport intermodal, plutôt que par camions seulement, réduit de 65 % la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre (GES) sur des trajets de plus de 1 600 kilomètres.

JLA - Parlez-nous des mesures que le CN a instaurées pour améliorer le rendement énergétique des locomotives.

N.P. - Pour éviter la consommation inutile de carburant lorsque les locomotives sont en attente à la gare de triage, nous avons muni celles-ci d'un système automatique d'arrêt. Ce dispositif coupe le moteur des locomotives à l'arrêt et le remet en marche quand c'est nécessaire, par exemple pour assurer la tension des batteries et maintenir la température du moteur. Cela a diminué de façon significative la consommation de diésel, car la marche au ralenti était souvent utilisée.

Nous avons aussi entrepris de renouveler notre parc de locomotives. Les nouveaux modèles sont d'environ 15 % plus économes en carburant et, par conséquent, émettent moins de gaz d'échappement.

Une autre initiative a un impact positif sur l'environnement, même s'il ne s'agit pas d'une mesure environnementale proprement dite. Depuis trois ans environ, nous avons conclu des ententes avec d'autres compagnies de chemin de fer, dont le Canadien Pacifique, pour partager nos voies ferrées et nos infrastructures respectives. Cela permet d'offrir un service plus rapide et plus fiable aux clients. Autrefois, plus nous parcourions de kilomètres pour transporter la marchandise, plus c'était payant pour nous. Mais ça ne fonctionne plus comme ça aujourd'hui ! Pour être compétitifs, nous devons offrir aux clients le délai de livraison le plus court possible. Sur le plan environnemental, c'est avantageux également, car nous utilisons moins de carburant.

Depuis 1990, nous avons réduit de plus de 25 % nos émissions de GES, bien que notre volume de transport de marchandises ait augmenté de 40 % pendant la même période.

JLA - Vos clients sont-ils sensibles à cet avantage environnemental ?

N.P. - De plus en plus. Certains clients, comme Toyota et Wal-Mart, nous ont demandé des données sur nos émissions de GES pour les aider à évaluer leur empreinte environnementale. Est-ce que les bénéfices environnementaux du transport ferroviaire les incitent à favoriser ce mode de transport ? Nous ne pouvons pas le dire avec certitude, mais nous croyons que oui. Par ailleurs, nous avons ajouté, en 2008, un calculateur d'émissions de GES à notre site Internet. Selon la distance parcourue et le poids total des marchandises, les clients peuvent évaluer la réduction de leurs émissions grâce à l'expédition par rail plutôt que par camion.

JLA - Vous offrez aussi à vos clients la possibilité à vos clients d'acheter des crédits compensatoires mis en place par le gouvernement canadien pour les GES ?

N.P. - Oui, cela vient tout juste d'entrer en vigueur. Pour le moment, nos clients peuvent obtenir des crédits de carbone uniquement pour le transport de leurs marchandises sur le territoire de l'Alberta. Mais d'autres provinces pourraient s'ajouter.

JLA - Le risque de déraillement constitue votre bête noire en matière d'environnement. En 2005 et 2006, plusieurs déraillements ont causé d'importants déversements de produits toxiques, dont l'un à Charette, au Québec. Que faites-vous pour atténuer ce risque ?

N.P. - Nous utilisons toutes sortes de technologies pour détecter les risques potentiels. Par exemple, nous passons régulièrement les rails aux rayons X, les roues des wagons sont équipées de détecteurs de température, des détecteurs de glissement de terrain sont installés aux endroits à risque.

Mais au-delà de la technologie, la sécurité relève surtout des employés. Nous avons donc entrepris de renforcer la culture de la sécurité au sein du personnel en accroissant la formation et la sensibilisation. Nous croyons que cela sera déterminant.

dossiers@transcontinental.ca

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