Apollo 11: toujours un "bond de géant" pour l'humanité

Publié le 20/07/2009 à 00:00

Apollo 11: toujours un "bond de géant" pour l'humanité

Publié le 20/07/2009 à 00:00

Par François Rochon
Apollo 11 en vidéos

Mais le programme spatial Apollo, qui a conduit à cet exploit, symbolise également une volonté de réussir typiquement américaine, alors galvanisée par la Guerre froide.

Envoyer un homme sur la Lune avant la fin des années 60, comme l'avait voulu le président John F. Kennedy, a constitué un défi qui n'a sans doute jamais connu d'équivalent. Il a fallu concevoir des machines qui n'avaient pas été construites ni même conçues en 1961 lorsque JFK a décidé de relever cet audacieux pari.

Il a fallu aussi réaliser des progrès en informatique. La NASA a d apprendre à ammarer deux vaisseaux l'un à l'autre ou à enseigner aux astronautes à "marcher" dans l'espace, alors que des experts se demandaient si cela était tout simplement possible.

Pour l'historien Douglas Brinkley, le programme Apollo est "l'illustration parfaite de la mentalité américaine selon laquelle 'si on veut on peut'". Dans les années qui ont suivi, lorsque les Etats-Unis ont été confrontés à un grand problème, ses dirigeants ont souvent trouvé dans le programme Apollo une source d'inspiration.

L'an dernier, alors qu'il était encore candidat à la Maison Blanche, Barack Obama et l'ancien vice-président devenu militant de la cause climatique Al Gore ont ainsi proposé un effort massif pour lutter contre le réchauffement de la planète, en le comparant à Apollo 11.

Lorsque Kennedy a annoncé le 25 mai 1961 que les Etats-Unis enverraient un homme sur la Lune avant la fin de la décennie, "j'ai pensé qu'il était fou", avoue Chris Kraft, alors chef du Centre de contrôle de la NASA et chargé à ce titre de guider les astronautes jusqu'en orbite. Chose que les Américains n'avaient pas encore réalisé.

Kraft a entendu parler pour la première fois d'une mission sur la Lune quand JFK l'a annoncée. "Nous avons pris cela pour de la science-fiction", dit-il. Moins de trois mois plus tard, il était à la Maison Blanche, expliquant au président comment se passerait un alunissage. Mais il ne croyait toujours pas à ce moment-là à la réussite du projet. "Trop
d'inconnues", explique-t-il.

On était alors en pleine Guerre froide et le Soviétique Youri Gagarine était déjà devenu le premier homme à voler dans l'espace. Selon Ted Sorensen, un conseiller de JFK, le président américain a choisi d'envoyer un homme sur la Lune car des experts lui ont dit que cet objectif lointain et compliqué pourrait permettre aux Etats-Unis de rattraper et dépasser l'Union soviétique dans la course à l'espace. Il s'agissait alors de "prouver au monde lequel des deux systèmes", du capitalisme américain ou du communisme soviétique, "était le meilleur", souligne M. Sorensen.

Les Etats-Unis ont dépensé 25,4 milliards de dollars dans le programme Apollo, soit près de 150 milliards de dollars actuels (106 milliards d'euros). Mais de l'avis de ceux qui ont participé à cette vaste entreprise, deux événements tragiques ont été déterminants dans son succès: l'assassinat de Kennedy en 1963 et l'incendie d'Apollo 1, le 27 janvier 1967.

Avec la mort de JFK, le programme Apollo est devenu quasiment intouchable politiquement, et un symbole du président assassiné. Le centre de lancement de la NASA à Cap Canaveral (Floride) fut rebaptisé à son nom.

L'incendie d'Apollo 1, qui s'est produit lors d'un test au sol, a coûté la vie à trois astronautes. Kraft est convaincu que la NASA n'aurait pas atteint l'objectif sans ce drame, qui a poussé les ingénieurs de l'agence spatiale américaine à tout repenser.

Suite à l'accident, l'ensemble du programme a évolué tant au niveau du matériel que de sa gestion, explique-t-il. La NASA a ainsi soumis les astronautes et les contrôleurs de vol à d'incessants exercices de simulation.

L'ampleur de l'exploit qu'a représenté Apollo 11 a sans doute été bien résumé par Neil Armstrong lui-même, qui devenant le premier homme à fouler le sol lunaire, a lancé son fameux: "C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité."

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.