Analyse : le titre de Bombardier injustement pénalisé ?

Publié le 30/10/2008 à 00:00

Analyse : le titre de Bombardier injustement pénalisé ?

Publié le 30/10/2008 à 00:00

«La panique est réelle. Si les compagnies aériennes n’ont pas accès au financement, comment s’attendre à ce qu’elles commandent des avions ou qu’elles prennent livraison des appareils déjà commandés», explique Jacques Kavafian, analyste chez Research Capital.

Pour Cameron Doerksen, analyste chez Versant Partners, c’est dans le secteur des jets d’affaires que les coupes seront les plus rudes.

Anticipant ces baisses, les investisseurs ont vendu, vendu, vendu jusqu’à ce que l'action de Bombardier tombe à 3,50 dollars, ramenant la valeur totale de la compagnie «à sa seule composante transport», relève Richard Stoneman de Dundee Securities. Elle est depuis remontée à 4,25 dollars, mais reste bien en deçà des niveaux connus pendant l’année en cours.

Trop, c’est trop. «Pessimisme exagéré», lit-on en titre chez Dundee Securities, «évaluation injustifiée», titre UBS.

Simulation

Selon ces analystes, Bombardier résistera bien mieux que ne le semble l’indiquer le marché. Pour en avoir le cœur net, l’analyste Fadi Chamoun d’UBS s’est attelé à des simulations. Il a estimé l’impact d’une baisse de 50% du niveau des livraisons, soit davantage que celle de 30% connue lors du précédent cycle baissier de 2001/2003.

Selon son modèle, un tel recul dans les livraisons laisserait tout de même Bombardier avec un bénéfice par action de 70 cents en 2010. Le creux ne serait atteint qu’en 2012 avec un bénéfice par action de 56 cents. Sur la base de ces bénéfices, l’analyste réduit sa cible mais n’en maintient pas moins que l’action vaut un achat.

Cycle différent

Bombardier est en effet en meilleure posture qu’en 2001 pour résister au cycle de ralentissement actuel. Son carnet de commandes est plus costaud. Qui plus est, alors qu’en 2001 c’était l’Amérique du Nord qui dominait le carnet de commandes, c’est désormais le reste du monde pèse plus lourd, notamment les régions émergentes qui devraient rebondir plus vite que l’Amérique du Nord.

De plus, pour Bombardier qui vend en dollars américains mais paie ses charges en dollars canadiens ou en livres sterling, la chute récente des devises sera une soupape de sécurité pour les bénéfices.

Enfin, c’est de son bilan plus solide que Bombardier puisera ses ressources. Fort de plus de cinq milliards de dollars de liquidités au bilan, Bombardier n’ira pas mendier auprès des banques et reste à l’abri d’une crise de liquidités.

Les analystes appuient donc solidement le titre de Bombardier présageant des hausses importantes. Le plus prudent est Cameron Doerksen avec une cible de 7,50 dollars. Chez Dundee Securities, on anticipe 8,10 dollars et chez UBS 9 dollars. Le plus optimiste est Jacques Kavafian de Research Capital avec une cible de 10 dollars.

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