Valeurs mobilières : la Financière Power n'appuie pas le projet Flaherty

Publié le 12/05/2010 à 17:01

Valeurs mobilières : la Financière Power n'appuie pas le projet Flaherty

Publié le 12/05/2010 à 17:01

Par La Presse Canadienne

Le président et chef de la direction du conglomérat montréalais Jeffrey Orr. Photo : Bloomberg

L'un des poids lourds de l'industrie financière canadienne, la Financière Power, fait bande à part et s'inscrit en faux contre le projet d'Ottawa de créer un organisme centralisé de réglementation des valeurs mobilières.

"Nous n'avons pas pris une position tranchée sur la question, mais observons que le système actuel fonctionne et qu'il y a de grandes inquiétudes dans diverses régions du Canada quant au passage à un organisme central", a déclaré le président et chef de la direction du conglomérat montréalais, Jeffrey Orr, à l'issue de l'assemblée des actionnaires, mercredi à Montréal.

PLUS : Flaherty fait référence à Earl Jones pour vendre sa commission des valeurs mobilières

"Tant qu'on n'aura pas apaisé ces inquiétudes, ce sera difficile de mettre sur pied un organisme national de réglementation des valeurs mobilières et à ce moment-ci, je ne pense pas qu'on a mis fin à ces préoccupations", a-t-il ajouté.

"Nous serons en faveur (d'un organisme pancanadien) lorsqu'on aura proposé la mise en place d'une structure qui peut accommoder les exigences et les besoins de toutes les provinces, mais cela n'a pas encore été fait."

M. Orr a précisé que le gouvernement de Jean Charest n'avait pas demandé à la Financière Power de l'appuyer officiellement dans sa croisade visant à combattre le projet fédéral. Les seules entreprises qui ont accepté de soutenir Québec publiquement sont le Groupe Jean Coutu (TSX:PJC.A), Quebecor (TSX:QBR.B) et Cascades (TSX:CAS).

Déficits budgétaires

La direction de la Financière Power a par ailleurs exprimé son inquiétude quant à l'état précaire des finances publiques de plusieurs pays, dans la foulée de la crise qui a éclaté en 2008.

Il faut dire qu'une filiale de l'entreprise, l'assureur Great-West (TSX:GWO), détient pour environ 400 millions $ d'obligations émises par les pays européens les plus mal en point: Grèce, Portugal, Italie, Irlande et Espagne. Great-West ne prévoit toutefois pas que la situation actuelle aura un impact significatif sur ses résultats, même si ces titres devaient être sérieusement décotés.

"Le niveau (actuel) des déficits budgétaires n'est pas soutenable à long terme", a estimé Jeffrey Orr.

La crise grecque "est un microcosme de ce qui pourrait potentiellement se produire dans d'autres pays si, pendant disons les trois ou quatre prochaines années, les gouvernements continuaient à enregistrer des déficits de cette ampleur", a-t-il prévenu.

Même si elle possède de nombreux investissements en Europe, la Financière Power ne s'attend pas à trop souffrir de la crise qui y sévit actuellement. L'entreprise n'a donc pas l'intention de modifier ses politiques de placement sur le continent.

"C'est probable qu'on ne sera pas en train d'augmenter nos positions dans ces pays-là", a tout de même indiqué M. Orr, en parlant de pays comme la Grèce et le Portugal.

Aux États-Unis, la Financière Power pense même pouvoir tirer profit de la débâcle. "Ironiquement, les Américains, en raison de la crise, ont besoin d'épargner davantage", a souligné le dirigeant.

Réglementation

D'autre part, à l'instar du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, Jeffrey Orr a mis en garde contre un resserrement trop prononcé de l'encadrement du secteur financier à l'échelle mondiale. Il craint notamment une augmentation substantielle des seuils minimaux de capitalisation imposés aux institutions financières.

"Administrer de fortes doses de médicaments à une personne en bonne santé n'est pas un traitement judicieux", a lancé M. Orr.

Le pdg a invité à la même retenue en ce qui a trait à une éventuelle réforme des régimes de retraite au Canada. Alors que certains prônent une plus grande intervention de l'État dans ce domaine, il a soutenu que le secteur privé offrait déjà "des solutions valables aux Canadiens".

Résultats

La Financière Power a annoncé mercredi que son bénéfice net avait bondi à 389 millions $ (52 cents par action) au premier trimestre, qui a pris fin le 31 mars, soit pratiquement le double des 195 millions $ (24 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise a crû de 62,9 pour cent pour atteindre 8,87 milliards $. L'an dernier, les revenus avaient souffert d'une importante perte sur placements.

La société de portefeuille contrôle notamment l'assureur Great-West (TSX:GWO) et la Financière IGM (TSX:IGM), laquelle regroupe le Groupe Investors et la Financière Mackenzie.

Henri-Paul Rousseau, vice-président du conseil d'administration de la Financière Power et ancien grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a refusé de s'adresser aux médias, mercredi.

L'action de la Financière Power a clôturé à 29,54 $ mercredi, en hausse de 0,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.

 

 

 

À la une

Bourse: Wall Street termine le mois d’avril en berne

Mis à jour le 30/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Après cinq mois consécutifs de gains, Wall Street accuse ainsi son premier mois de pertes.

Lutte contre le blanchiment: la TD prend une provision de 450M$US

Mis à jour le 30/04/2024 | La Presse Canadienne

La banque affirme que des travaux sont en cours pour remédier aux lacunes.

À surveiller: Cargojet, Agnico Eagle et Ag Growth

30/04/2024 | Catherine Charron

Que faire avec les titres de Cargojet, Agnico Eagle et Ag Growth? Voici des recommandations d'analystes.