La guerre des taux hypothécaires «insoutenable», dit le pdg de la Nationale

Publié le 04/04/2012 à 15:39, mis à jour le 04/04/2012 à 15:58

La guerre des taux hypothécaires «insoutenable», dit le pdg de la Nationale

Publié le 04/04/2012 à 15:39, mis à jour le 04/04/2012 à 15:58

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

La forte concurrence dans le secteur hypothécaire «n’est pas soutenable» en raison de la baisse des marges sur les prêts, a dit le pdg de la Banque Nationale, Louis Vachon, en entrevue avec LesAffaires.com en marge de son assemblée des actionnaires.

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Les banques canadiennes mènent une «guerre des taux» pour attirer les emprunteurs hypothécaires résidentiels, qui se font plus rares après une forte croissance stimulée par les faibles taux d’intérêt. La Banque de Montréal a intensifié la concurrence à deux reprises avec des prêts de cinq ans à un taux de 2,99%, soit similaire à l’inflation.

Les commentaires de M. Vachon rejoignent ceux de David McKay chef des services bancaires de la Banque Royale du Canada (RBC) qui déplore le contexte «hyperconcurrentiel» ait réduit les marges à un niveau inacceptable.

Dans une note aux analystes publiées la semaine dernière, Gabriel Dechaine de Credit Suisse dit anticiper un retour au réflexe «oligopolistique» chez les banques en réponse à un éventuel resserrement des règles hypothécaires. Autrement dit, il prévoit un apaisement de la concurrence pour protéger les marges

M. Vachon, pour sa part, dit miser davantage sur l’expérience client pour affronter la concurrence. Il donne en exemple le déploiement de 360 «employés-mobiles» qui rencontrent les clients à leur domicile. «C’est en donnant une offre attrayante que nous voulons bien nous positionner.»

Durant son allocution devant les actionnaires, M. Vachon a prévenu que l’endettement des ménages invitait à la prudence. Le dialogue entretenu à ce sujet par les autorités, les banques et les économistes permet de «réduire les risques d’un accident macro-économique», selon lui. Le dirigeant a ajouté que l’endettement était moins sévère au Québec qu’au Canada. Le prix des habitations y est aussi moins élevé.

En entrevue, M. Vachon se dit modérément optimiste pour le prochain exercice. La situation en Europe et aux États-Unis semble s’améliorer, selon lui. Partage-t-il cet optimisme pour le secteur bancaire canadien. «On suit l’économie, donc c’est sensiblement le même portrait».

 

 

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