Une coop agricole produira du gaz naturel renouvelable

Publié le 16/12/2019 à 11:00

Une coop agricole produira du gaz naturel renouvelable

Publié le 16/12/2019 à 11:00

Par François Normand

Des agriculteurs québécois se regroupent pour créer Coop Agri-Énergie Warwick, une coopérative qui produira du gaz naturel renouvelable (GNR) à partir de lisier, de fumier et de résidus organiques d’entreprises. Elle vendra ce carburant vert à Énergir qui l’injectera ensuite dans son réseau gazier au Québec.

Le GNR n’est pas d’origine fossile comme le gaz naturel classique. Il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en empêchant que les matières organiques (en l’occurrence du lisier, du fumier et des résidus) ne produisent à terme du méthane.

Or, ce GES est beaucoup plus néfaste que le CO2 pour le climat - si les émanations ne sont pas captées.

Une dizaine d’agriculteurs de la région de Warwick, une ville située dans le Centre-du-Québec, sont impliqués dans ce projet évalué à 12 millions de dollars, qui prévoit la construction et la mise en service d’un complexe de biométhanisation, à compter de l’automne 2020.

Le gouvernement du Québec verse une subvention de 3M$ (par l’entremise du programme Technoclimat), tandis qu’Ottawa accorde un prêt de 1,7 M$ via Développement économique Canada.

Fondaction (CSN), le Mouvement Desjardins et Investissement Québec participent aussi à ce projet en accordant des prêts totalisant 7,3 M$.

Coop Carbone a développé et opérera ce projet de production de gaz vert.

Fondaction, Desjardins, la Coop fédérée, le C3E (Centre d’excellence en efficacité énergétique) et l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME) ont créé cet organisme pour trouver des solutions afin de lutter contre les changements climatiques.

Concrètement, ce nouveau biométhanisateur permettra de produire 2,3 millions de mètres cubes de GNR et de réduire les émissions de GES de 6 500 tonnes équivalentes de CO2 par année.

Une réduction qui représente le retrait de 1 500 voitures des routes du Québec.

Énergie achètera la totalité de ce gaz vert pendant 20 ans. La société refuse de divulguer la valeur de ce contrat. Elle vendra ce GNR à ses consommateurs qui pourront l’utiliser dans les transports, dans la chauffe de bâtiments ou dans des procédés industriels.

D'autres projets de production de gaz vert 

Plusieurs autres projets similaires verront le jour dans les prochaines années, explique à Les Affaires Mathieu Johnson, directeur stratégique et du développement du GNR chez Énergir. «Il y a beaucoup de projets sur la table en ce moment», dit-il au bout du fil.

Énergir encourage d’ailleurs fortement ces initiatives, car l’entreprise énergétique québécoise veut un jour distribuer uniquement du GNR.

«Nous avons la vision d'avoir 100 % de gaz naturel renouvelable un jour», avait déclaré M. Johnson en entrevue à Les Affaires en mars 2019.

Actuellement, moins de 1 % du gaz naturel distribué au Québec par Énergir est d'origine renouvelable. Le reste du gaz (de source fossile) distribué dans la province est acheté dans l'Ouest canadien et aux États-Unis.

Mais il y a un fort potentiel de croissance, selon une étude publiée en novembre 2018 par Deloitte et WSP.

En ce moment, le potentiel technico- économique -soit la proportion des matières organiques pouvant être transformées en GNR de manière rentable dans les conditions actuelles du marché- représente 12 % des volumes de gaz naturel distribué par Énergir.

À 1 % du marché, cette filière est donc sous-développée, selon cette étude.

Le potentiel est encore plus grand si l'on tient compte des technologies qui seront développées dans les 12 prochaines années. On parle d'un potentiel qui représente les deux tiers du volume distribué au Québec en 2030 par Énergir.

 

 

 

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