Le Saguenay-Lac-Saint-Jean profitera des retombées dit GNL Québec

Publié le 25/09/2020 à 09:11

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean profitera des retombées dit GNL Québec

Publié le 25/09/2020 à 09:11

Par La Presse Canadienne
Le Fjord de Saguenay

(Photo: 123RF)

GNL Québec entend prioriser le Saguenay–Lac-Saint-Jean pour les emplois et les retombées économiques liées à son complexe de liquéfaction de gaz naturel de 9 G$ à Saguenay, qui sont estimées par l’entreprise à 23,5 % pour sa construction. La majorité des retombées de la construction et de l’exploitation iront à l’extérieur du Québec.

La septième séance des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a été consacrée jeudi soir aux impacts économiques et sociaux du projet qui verrait le jour au port de Grande-Anse. Un peu plus de 40 personnes étaient présentes dans la salle à l’hôtel Le Montagnais, à Chicoutimi.

La période de construction de l’usine de quatre ans générera un total de 6000 emplois directs et indirects, dont 4000 en période de pointe, a évalué l’entreprise.

Différents corps de métiers seront sollicités sur ce chantier dont l’envergure sera semblable à celle de la construction de l’aluminerie d’Alma de Rio Tinto il y a une vingtaine d’années, a précisé Denis Rivard, gestionnaire principal de projet pour l’entreprise.

La construction générera des retombées régionales de 2,12 G$ sur les 9 G$ nécessaires à la construction, soit 23,5 %, selon les estimations tout d’abord présentées par l’entreprise pendant la séance.

 

Autre évaluation du projet à 7,8 G$

Une étude réalisée par Malette pour le compte de GNL Québec a ensuite exposé une évaluation plus conservatrice du projet. Malette l’évalue à 7,8 G$ en raison de « zones de contingence » dans le budget du projet, a expliqué le représentant de la firme, Marco Murray.

Environ les deux tiers des retombées du projet, soit 5 G$, iront à l’extérieur du Québec. L’étude ne permettait pas de préciser les retombées régionales.

« On n’a pas les capacités de faire toute l’usine au complet ici », a expliqué Denis Rivard. Plusieurs équipements spécialisés devront être fabriqués à l’étranger.

GNL Québec tente de prioriser le Saguenay–Lac-Saint-Jean lorsque cela est possible, avant d’étendre ses recherches d’expertise à la province, au pays et à l’international.

Afin de maximiser les retombées régionales liées à la construction, GNL Québec a signé une entente en décembre 2019 avec le Comité de maximisation des retombées économiques régionales (CMAX). Un découpage des contrats sera effectué pour favoriser les soumissions d’entreprises régionales et éviter que de « trop gros contrats » ne les éloignent.

Malette estime que les opérations d’exploitation de l’usine représenteront un budget annuel de 3,2 G$, dont un montant de 2,3 G$, « qui représente la majeure partie de l’achat du gaz, qui va à l’extérieur du Québec », a expliqué Marco Murray.

Des contrats à long terme sur une période de 20 ans devront être signés pour assurer la réalisation du projet. L’entreprise souhaite opérer son usine sur un objectif de 25 à 50 ans.

 

250 à 300 emplois à 110 000 $ à l’usine

L’usine, lors de sa période d’opérations, générera de 250 à 300 emplois offrant un salaire moyen de 110 000 $. L’usine « 4.0 » sera « la plus technologique au monde », a affirmé Jasmine Paradis-Laroche, directrice des ressources humaines de GNL Québec.

L’entreprise espère que cet élément sera un facteur attractif pour les jeunes, en particulier, et souhaite que son projet contribue à diminuer l’exode des jeunes ou en incite certains à revenir dans leur région d’origine.

« Pour nous, ce qui est important, c’est d’avoir la main-d’œuvre qui soit disponible au moment où on aura à faire l’embauche et on veut vraiment développer cette main-d’œuvre-là ici, en région », a-t-elle souligné.

Des discussions ont déjà été entamées avec des institutions d’enseignement pour offrir la formation supplémentaire, lorsque nécessaire, pour l’utilisation des technologies dans l’usine.

Diversification économique sollicitée par la commission, Claude Bouchard, directeur développement industriel pour Promotion Saguenay, a souligné que le projet de GNL, comme les autres grands projets industriels planifiés, permettrait de diversifier l’économie régionale dont les deux principaux secteurs sont l’aluminium et l’industrie forestière

« Donc, en termes de cycle baissier d’un des deux autres secteurs d’activité, celui-là pourrait assurer une pérennité, donc aussi créer des emplois dans un autre secteur d’activités », a expliqué le représentant de la société de développement économique de Saguenay.

Les audiences reprennent à 9h vendredi, avec l’ajout d’une séance sur le transport maritime et la faune aquatique. Pêches et Océans Canada, absent des audiences cette semaine, y prendra part.

 

Impact sur les alumineries régionales

Sylvain Gaudreault, député de Jonquière et candidat à la chefferie du Parti québécois, a questionné la commission sur l’impact que les scénarios de vente de GNL Québec en Chine pourraient avoir sur le prix de l’aluminium.

Celui qui est le seul élu à s’être adressé jusqu’à maintenant à la commission s’est inquiété de l’impact de cette possibilité sur l’industrie de l’aluminium au Saguenay–Lac-Saint-Jean, alors que plusieurs alumineries chinoises alimentées au charbon pourraient bénéficier de l’utilisation de gaz naturel liquéfié.

« La quantité de gaz naturel qui serait potentiellement envoyée en Chine est juste marginale par rapport à la nécessité d’énergie pour fabriquer de l’aluminium, notamment en Chine », a répondu Tony Le Verger, vice-président de GNL Québec, en promettant de revenir prochainement avec des données détaillées à ce sujet.

L’entreprise a ensuite avancé plus tard dans la séance des données préliminaires indiquant que le gaz naturel liquéfié que GNL Québec pourrait mettre sur le marché chinois, en comparaison à la consommation chinoise de charbon, représenterait 0,000 6 % en énergie équivalente.

L’idée que le gaz naturel liquéfié exporté sur ce territoire servirait uniquement à alimenter des alumineries n’a « pas vraiment de sens économiquement », a souligné M. Le Verger.

 

Des critiques sur l’accès au registre de questions

Différents participants ont critiqué jeudi le processus permettant au public de poser des questions à la commission lors des audiences du BAPE et ont exprimé avoir eu des difficultés à accéder au registre d’inscription en ligne.

Des participants ont profité de leur passage au micro pour exprimer leur insatisfaction. « Dans le contexte des limites humaines et technologiques, la commission actuellement a mis à peu près tous les moyens qu’elle avait à sa disposition pour pouvoir favoriser la participation », a répondu en après-midi le président de la commission, Denis Bergeron, à une participante qui avait fait plusieurs heures de route pour pouvoir poser sa question. Elle avait été incapable d’obtenir une place dans le registre en ligne lors de ses précédentes tentatives.

Il a dit comprendre « certaines frustrations » des participants et a assuré que l’ensemble des questions soumises en ligne seront considérées. La commission a le pouvoir d’interpeller des ressources pour y répondre « au-delà de la séance publique ».

Les participants doivent s’inscrire au début de chaque séance à un registre offrant une vingtaine de places, qui sont rapidement comblées. Les questions peuvent être posées sur place, par téléphone, par visioconférence ou soumises par écrit.

 

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