BP a presque épuisé son fond pour la marée noire

Publié le 30/07/2013 à 09:34, mis à jour le 30/07/2013 à 09:40

BP a presque épuisé son fond pour la marée noire

Publié le 30/07/2013 à 09:34, mis à jour le 30/07/2013 à 09:40

Par AFP

Photo:Bloomberg

Le géant pétrolier britannique BP, qui reste plombé par la marée noire de 2010 dont le fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars est presque épuisé, a déçu les attentes au deuxième trimestre, malgré un retour aux bénéfices.

BP a annoncé mardi une augmentation de 1,4 milliard de dollars, à 9,6 milliards, des provisions destinées à faire face aux compensations économiques liés à la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique.

Sous l'effet de cette nouvelle provision, « la charge globale des éléments à couvrir avec le fonds de 20 milliards de dollars », mis en place juste après la marée noire sous la pression de l'administration américaine, atteint « 19,7 milliards », a indiqué BP, ce qui ne laisse que 300 millions de dollars dans les coffres du fonds.

Au total, le coût total pour BP de la marée noire provoquée en avril 2010 par l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans, qui avait fait onze morts, a atteint 42,4 milliards de dollars, un montant en hausse de 200 millions sur le trimestre.

Craignant une inflation sans limite de sa facture, BP bataille depuis des mois contre l'administrateur des plaintes qui, selon le groupe, donne raison de façon « excessive et injustifiée » aux entreprises estimant avoir subi des dommages économiques en raison de la marée noire.

Le groupe a donc demandé début juillet à une cour d'appel de La Nouvelle-Orléans de mettre fin à la « frénésie » de demandes « fictives » de compensations.

Mais au-delà de ces compensations, les conséquences financières pourraient encore s'alourdir alors que le procès au civil s'est ouvert en février avec en jeu le risque pour le groupe d'une amende de plusieurs milliards de dollars.

Malgré son retour dans le vert au deuxième trimestre, BP a par ailleurs fortement déçu le marché avec des résultats inférieurs aux attentes.

Le groupe a engrangé un bénéfice net de 2,042 milliards de dollars sur le trimestre, contre une perte nette de 1,519 milliard au deuxième trimestre 2012, qui avait été plombé par de lourdes dépréciations d'actifs de près de cinq milliards de dollars. Sur l'ensemble du premier semestre, son bénéfice net a bondi à 18,905 milliards contre 4,248 milliards un an plus tôt.

Mais le bénéfice ajusté - indicateur clef pour le marché - a en revanche chuté de 23,6% à 2,712 milliards sur le trimestre et est ressorti largement inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 3,4 milliards.

Le groupe explique cette chute par la baisse des prix du pétrole, une augmentation de son taux d'imposition effectif à 45% contre 35% un an plus tôt ainsi que par la baisse de ses profits en Russie, où il est allié à Rosneft, en raison de la dépréciation du rouble et des taxes à l'exportation qui ont un effet « disproportionné » en période de baisse des prix.

La production du groupe a baissé de son côté de 1,5% sur un an à 2,241 millions de barils équivalent pétrole par jour. En excluant les actifs cédés et l'impact des accords de partage de production, elle a toutefois progressé de 4,4%.

Et la situation ne s'arrangera pas au troisième trimestre, BP s'attendant à une production inférieure à celle du deuxième, notamment en raison d'opérations de maintenance.

« Les résultats montrent une solide performance ajustée avant impôts des activités de BP. Nous enregistrons une croissance de la production dans les nouveaux projets ayant une marge élevée et faisons de bons progrès dans l'exploration et le lancement de projets », a toutefois déclaré le directeur général Bob Dudley, en affichant sa confiance dans la capacité de BP d'augmenter son cash flow en 2014.

Déçus, les investisseurs sanctionnaient le titre BP qui lâchait 4,36% à 447 pence à la Bourse de Londres vers 12H40 GMT, dans un marché en hausse de 0,33%.

« Le géant pétrolier a malheureusement déçu les attentes (...) La production a encore diminué (...) tandis que le règlement juridique de l'accident du Golfe du Mexique continue de faire planer une ombre » sur le groupe, a estimé Keith Bowman de Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

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