Obama rationne les banquiers

Publié le 22/10/2009 à 17:10

Obama rationne les banquiers

Publié le 22/10/2009 à 17:10

Par Jean-Paul Gagné


Fort de la colère de la population contre les banquiers, l’administration Obama paraît en voie de gagner son pari pour réduire la rémunération des barons de Wall Street.

Deux actions différentes viennent d’être annoncées :

1.    La Réserve fédérale mettra en place un mécanisme pour empêcher les grandes banques et d’autres grandes sociétés de se doter de systèmes de rémunération qui encouragent la prise de risques excessifs. Elle mettra sur pied une équipe de vérificateurs en rémunération qui veillera au respect de sa politique. Elle ne propose toutefois de plafond à la rémunération des hauts dirigeants.

2.    De son côté, Kenneth Feinberg, surnommé le tsar de la rémunération, nommé par le président Obama pour contrôler les excès dans la rémunération, entend réduire de moitié la rémunération globale des 25 principaux dirigeants de sept grandes sociétés. Il s’agit de Citigroup, Bank of America, AIG, General Motors, Chrysler, GMAC, Chrysler Finance. De plus, les avantages spéciaux consentis (abonnement à des clubs privés, etc.) à leurs dirigeants ne pourront dépasser 25 000 $, à moins d’une permission du gouvernement.

La Maison blanche entend également donner aux actionnaires le droit de voter sur la rémunération proposée aux hauts dirigeants des sociétés ouvertes, mais celles-ci ne seront pas liées par ce vote (say on pay). Elle exigera que les comités de rémunération des conseils d’administration soient indépendants des directions des sociétés.

Plafond de 200 000 $


Les sociétés qui n’ont pas encore remboursé l’aide reçue lors de la crise financière sont toujours liées au plafond de 200 000 $ de rémunération par personne. C’est le cas de AIG qui devra aussi réduire significativement le programme de boni de 198 M$ qu’elle entendait verser aux employés de sa division des produits financiers, qui est située à Londres.

Pour faire taire la grogne des actionnaires, deux chefs de la direction ont renoncé à leur rémunération pour l’année en cours. Ce sont Vikram Pandit de Citigroup et Kenneth Lewis de Bank of America. Ce dernier quittera toutefois la société à la fin de 2009 avec un régime de retraite d’une valeur de 53 M$, mais le gouvernement américain veut faire réduire cette somme.
 
Pour sa part, Citigroup a vendu sa division de négociation de contrats à terme Phibro, dont l’un des dirigeants, Andrew Hall, a gagné près de 100 M$ l’an dernier. Cette vente permettra à Andrew Hall de conserver sa rémunération, ce qui n’aurait pas été permis en raison de la limite des 200 000 $.

Certes, la bataille pour une rémunération plus raisonnable n’est pas gagnée et les politiques du président Obama rencontrent de l’opposition. Alors que des entreprises ont peur de perdre des cadres supérieurs, des consultants en rémunération craignent de voir baisser leurs honoraires.

C’est un début. Si la rémunération devient plus raisonnable à Wall Street, ce mouvement atteindra le Canada, où les excès ont moins nombreux toutefois. Il est également rassurant que des initiatives aient aussi été prises dans certains pays européens.

Pensez-vous que le président Obama va y arriver ?

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