Le scénario catastrophe d'une pandémie

Publié le 30/04/2009 à 00:00

Le scénario catastrophe d'une pandémie

Publié le 30/04/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

Plusieurs organismes fédéraux américains, dont le Trésor, ont réuni leurs forces l’an dernier pour rédiger un rapport sur les conséquences prévisibles en cas de pandémie de grippe. À l’époque, ils imaginaient que cela concernerait la grippe aviaire ; aujourd’hui, on parle de grippe A(H1N1).

Plusieurs scénarios ont été étudiés, en fonction de la gravité de la pandémie. Le principal considère qu’à partir de l’apparition des premiers cas de personnes infectées par le virus, cela prendrait six semaines pour que l’on parle véritablement de pandémie aux États-Unis (ce qui correspond au niveau 6 de l’échelle d’alerte de l’Organsime mondial de la santé ; nous sommes actuellement au niveau 5). Puis, cela prendrait huit semaines pour que l’épidémie commence à peine à se résorber.

Un taux d’absentéisme de 50%

Que se passera-t-il durant ce laps de temps aux États-Unis? L’absentéisme concernera 1 personne sur 2.

En conséquence, les soins intensifs seront vite débordés, les lits et le personnel valide étant insuffisants. Les médicaments antiviraux seront épuisés en plein pic de l’épidémie, alors que les pharmaceutiques se diront incapables de mettre au point un vaccin avant plusieurs mois.

Les écoles et les universités seront fermées. Idem pour les restaurants, les concerts et autres cinémas. Et dans les magasins, les ventes chuteront lourdement.

Le courrier sera distribué avec 7 à 10 jours de retard et les livraisons express ne pourront plus être effectuées dans les 48 heures. Les ordures s’empileront dans les rues, faute de ramassage régulier. Et certaines villes instaureront des couvre-feux, les policiers valides étant insuffisants pour faire régner l’ordre.

Le prix de l’essence augmentera «de manière significative». Quelque 40% des vols d’avion et des voyages en bus ou en train seront annulés.

Des villes feront l’expérience de coupures d’électricité de deux heures, la nuit. La vitesse d’Internet sera ralentie de moitié, les personnes restées chez elles (notamment pour garder leurs enfants) utilisant massivement le Web. Et entre 25 et 50% des guichets automatiques seront fermés.

Une chute du PIB de 1,5%

L’impact macro-économique se traduira par une baisse de 1,5% du produit intérieur brut (PIB) américain, à l’échelle de l’année. À Wall Street, la volatilité sera accrue, avec une tendance baissière jusqu’au pic de l’épidémie. Sans donner de détail, le rapport parle alors d’un «choc» économique, comme l’on a déjà parlé de «chocs pétroliers», par exemple.

Sur les marchés financiers américains, la moitié des grands établissements éprouveront des difficultés pour assurer leurs activités de courtage. Le volume des échanges ira en diminuant, certains demandant même de réduire les heures d’ouverture des bourses. Les marchés d’actions accuseront le coup, les investisseurs ayant tendance à se tourner vers des valeurs sûres, comme les bons du Trésor. Quant aux analystes, ils devront passer une grande partie de leur temps au téléphone, à tenter d’expliquer la situation aux clients.

De plus, 40% des institutions financières seront affectées par un manque de liquidités, provoqué notamment par les retards de paiement de leurs clients. Certaines d’entre elles seront si touchées qu’elles demanderont au gouvernement fédéral d’agir en conséquence pour les aider à s’en sortir. Enfin, 63% d’entre elles envisageront de sous-traiter une partie de leurs opérations dans des pays moins touchés par la grippe porcine.

Alors, faut-il dès à présent céder à la panique? Bien sûr que non, car nous sommes encore loin d’une pandémie de grippe. En effet, l’épidémie a fait jusqu’à hier quelque 160 morts au Mexique sur plus de 2 400 cas suspects, et on ne compte qu’un seul mort aux États-Unis.

EN SAVOIR PLUS :

Téléchargez le rapport du Trésor américain (PDF) 


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