À part d'empêcher l'oxygène de se rendre au cerveau, à quoi sert vraiment la cravate ? "Elle décore votre costume, elle révèle votre personnalité, dit Harry Matta, directeur régional chez Harry Rosen. La cravate a la même fonction chez l'homme que le bijou chez la femme." Pour Catherine Szabo, copropriétaire de la boutique Pierre, Jean, Jacques, elle est "un beau clin d'oeil pour s'éclater, se donner une marque de commerce".
Chez certains, toutefois, la marque de commerce fait hurler. Comment éviter le look à la Mario Duquette, dans Du tac au tac ? La première question à laquelle il faut répondre, selon Sylvain Lavoie, conseiller à la vente chez Holt Renfrew, c'est : "À quoi cette cravate me servira-t-elle ? On ne porte pas la même cravate au bureau et dans un club branché, insiste- t-il. Recherche-t-on un look classique, business ou fashion ? Des motifs ou des rayures ? Nous avons 3 500 cravates en stock !"
En plus de surveiller la largeur de la chose (il y en a trois : classique, mince et skinny, d'une largeur d'à peine 1,5 po), il faut s'assurer d'un bon match avec la chemise. "La cravate plus étroite se porte avec une chemise cintrée seulement", dit Harry Matta. "Un petit noeud sur une chemise au col très ouvert, ça fait bizarre", observe Sylvain Lavoie. Meggie Breton, spécialiste en présentation visuelle chez Mexx, nous donne un coup de pouce : "Il y a plusieurs sortes de noeuds. Mais dans un bureau du centre-ville, c'est clair, le Windsor reste le plus populaire."
Tous ne s'entendent pas sur le prix à payer pour une cravate de qualité : Meggie Breton suggère 50 dollars et plus, Sylvain Lavoie 85 dollars, et Harry Matta 95 dollars. Devant mon sourcil qui se hausse, il dit: "À ce prix, le tissu a une mémoire. Quand on noue et dénoue la cravate, il reprend sa forme." En bref, on économise sur le fer à repasser, mais il faut sortir de l'argent de son REER pour se la payer.
Et la couleur, les motifs ? "La cravate donne la finition au look, rappelle Meggie Breton. Elle doit toujours être plus spectaculaire que la chemise." Il ne faut pas avoir peur, confie Catherine Szabo, amusée : "Allez-y, mélangez les rayures avec les rayures. Ça fait Noël ? Eh bien, pourquoi pas ! Dans l'habillement, il n'y a jamais une couleur de trop." Sylvain Lavoie le sait. Si je lui offre 100 dollars pour s'acheter une cravate, "les chances sont fortes qu'elle soit super fleurie. Les femmes adorent ça !" Les fleurs sont in ? Le moment est venu de réhabiliter Mario Duquette.
La cravate desserrée "Je n'aime pas voir de cravate desserrée au bureau, confie Harry Matta. La cravate desserrée, ça va pour le cinq à sept, pas avant." Qu'on se le dise.
