La Russie sanctionne des sociétés énergétiques occidentales

Publié le 11/05/2022 à 08:37, mis à jour le 11/05/2022 à 15:00

La Russie sanctionne des sociétés énergétiques occidentales

Publié le 11/05/2022 à 08:37, mis à jour le 11/05/2022 à 15:00

Ukraine: les prorusses de la région de Kherson veulent demander à Poutine une annexion

7h51 | Moscou — Les autorités installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson ont indiqué mercredi vouloir demander à Vladimir Poutine une annexion, dernier signe en date que la Russie compte bien conquérir des terres ukrainiennes.

«Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la Fédération de Russie», a dit aux agences russes Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration militaro-civile de Kherson, région prise par l'armée russe au début de l'offensive déclenchée par Moscou en février contre l'Ukraine.

«Toute la base juridique (…) sera prête avant la fin de l'année», a-t-il dit, ajoutant que, comme la communauté internationale n'avait pas reconnu le référendum de rattachement de la Crimée à la Russie de 2014, la région de Kherson n'organisera pas de scrutin.

M. Poutine a ordonné l'assaut contre son voisin en l'accusant d'y opprimer et massacrer les russophones. Il avait assuré ne pas vouloir occuper de territoires ukrainiens, mais écarter un régime «russophobe» et «néonazi» pour permettre l'installation d'un pouvoir plus russophile.

Mais les opérations militaires ont été enrayées par la farouche résistance des Ukrainiens, si bien qu'hormis Kherson et la prise d'une partie de la région de Zaporijjia, les succès russes sur le terrain sont restés limités.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi mercredi à l'idée de l'annexion en jugeant «que c'est aux habitants de la région de Kherson de décider si un appel (à M. Poutine) doit être adressé».

 

Pont terrestre

«C'est une question qui doit être clairement et précisément analysée par les juristes», a-t-il annoncé au sujet de la possible annexion de la région.

La région de Kherson, située juste au nord de la Crimée annexée par Moscou, est essentielle pour approvisionner la péninsule en eau.

Sa conquête permet aussi de constituer un pont terrestre reliant la Crimée, la région séparatiste prorusse de Donetsk et le territoire russe. 

Sa prise devait aussi permettre à Moscou de se lancer à l'assaut du grand port d'Odessa, au sud-ouest de l'Ukraine, sans succès jusqu'ici, ainsi que vers le nord en direction des villes de Zaporijjia et Dnipro.

Des combats opposent toujours Russes et Ukrainiens aux abords de la région de Kherson, alors que, selon Kyiv, la Russie essaye toujours d'avancer vers l'ouest et le nord. 

Selon les autorités ukrainiennes, 45% des 300 000 habitants de la ville de Kherson ont fui depuis fin février, et environ 20% de la population de la région estimée à un million d'habitants.

 

Pour toujours

Avec deux millions d'hectares de terres arables, cette région constitue aussi une part non négligeable de la puissance agricole de l'Ukraine. Kyiv a accusé la Russie d'y avoir pillé, comme ailleurs, les silos à grains.  

Depuis plusieurs jours, les responsables russes et prorusses ont multiplié les déclarations laissant entendre que c'est le scénario de l'annexion de Kherson qui avait les faveurs de Moscou, plutôt que la création d'une «République populaire» comme à Donetsk ou Lougansk en 2014. 

Le 6 mai, un haut responsable parlementaire russe et du parti de M. Poutine avait proclamé que la Russie resterait «pour toujours» à Kherson, lors d'un déplacement dans la région. 

«J'aimerais dire encore une fois que la Russie est là pour toujours. On ne doit en avoir aucun doute», avait déclaré Andreï Tourtchak, premier adjoint de la présidente de la chambre haute du Parlement.

L'administration russe de Kherson a annoncé en outre l'introduction imminente du rouble à la place de la hryvnia ukrainienne. Les chaînes de télévision russes y ont remplacé les ukrainiennes et les réseaux mobiles russes doivent y être mis en place.

Fin avril, un général russe avait, lui, indiqué qu'outre l'est de l'Ukraine où se déroule actuellement l'essentiel des combats depuis que Moscou a échoué à conquérir Kyiv, la Russie ambitionne de prendre toute la partie méridionale de son voisin afin de le couper de la mer Noire et rejoindre le territoire séparatiste prorusse de Transdniestrie en Moldavie.

 

Sanctions: les ventes de voitures en Russie s'écroulent en avril

6h10 | Moscou — Les ventes de voitures neuves ont continué de s'écrouler en Russie en avril, fondant de 78,5% sur un an, sous l'effet d'une forte inflation et des lourdes sanctions occidentales contre Moscou pour son offensive en Ukraine.

Au mois d'avril, 32 706 véhicules légers neufs ont été vendus, selon les chiffres publiés par l'Association of European Businesses (AEB), qui regroupe les industriels du secteur.

Par rapport à mars, premier mois de l'effondrement, il s'agit d'une baisse de 40%. 

Face à cette situation sans précédent, l'AEB a cessé de commenter les chiffres publiés tous les mois.

Les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions à ce secteur, bannissant notamment les exportations de pièces détachées vers la Russie.

De nombreux producteurs ont annoncé en outre l'arrêt de la vente de composants ou de voitures à la Russie, à l'instar d'Audi, Honda, Jaguar ou Porsche. D'autres ont annoncé l'arrêt de la production, comme Renault, BMW, Ford, Hyundai, Mercedes, Volkswagen ou Volvo.

L'inflation et l'instabilité du rouble ont également réduit les possibilités pour les Russes d'acheter des produits importés, à fortiori des voitures. 

Le premier producteur de voitures en Russie, Avtovaz (groupe Renault-Nissan), a envoyé ses employés en congés payés pour trois semaines an avril, arrêtant la majeure partie de sa production.

Les sanctions annoncées sonnent le glas des investissements massifs effectués par les grands constructeurs automobiles mondiaux en Russie en période de croissance, dans les années 2000.

En mai, la Russie a publié une liste d'une centaine de catégories de marchandises dont l'importation sans l'accord des détenteurs de la propriété intellectuelle est autorisée afin de contourner les restrictions.

Parmi ces produits, l'on trouve notamment les grandes marques automobiles et les pièces détachées. 

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